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    Traces de lumière*4*

    (suite) 

    Traces de lumière*6*

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    Traces de lumière*6*

     

     

    POEMES 9 

     Extrait du recueil Feuille s route sur la chevelure des vagues

     

    Feuilles de route saisonnières 

     

    Le cycle des saisons est le fondement de la vie sur terre, tant animale que végétale et humaine. 

    Le temps nous montre chaque jour les différentes avancées de la manifestation de la vie toujours renouvelée. 

    La terre porte la semence qui fera fructifier les fruits au sein duquel les éléments de la vie vont se transformer en de nouvelles promesses.  

    Nous allons à la découverte aussi de nos terres intérieures.  

    Nous entrons dans les paroles de sagesse en lisant les grands textes spirituels. 

    Alors les mots s’ouvrent et ils nous éclairent dans notre quête du savoir. 

    Nous devons nous nourrir d’espérance dans une foi et une conviction profondes. 

     

    On entre dans la rencontre  pour chercher un équilibre malgré le tourbillon de la vie.  

    On prend conscience et petit à petit on écarte le voile qui recouvre la lumière.                              

     

    A la pointe du jour, j’entre dans un chant venu d’ailleurs. 

    Il me semble que je communique avec un univers sensible 

    Dont je capte les mystérieux courants de force. 

    J’entre dans une autre dimension une sorte d’aspiration vers l’infini. 

     

    Je ne pense pas à la mort parce qu’elle est une promesse 

    Du retour de l’âme à son séjour originel. 

    Je me situe dans l’accord avec le présent, 

    Dans la quête de l’éternel au cœur de l’instant immuable. 

     

    On marche toujours vers une terre promise. 

    Ce monde nouveau qu’on cherche au travers d’une forêt de symboles. 

    On veut apprivoiser le mystère pour mieux l’humaniser. 

    Mais avant il faut passer les saisons de l’âme et marquer le temps de la foi. 

     

    Le temps nous invite à la création, à libérer notre énergie, à vivre présentement. 

    On doit choisir et on doit montrer plus de volonté. 

    Il est important de se rappeler que les saisons scandent le cycle annuel comme les phases de la lune rythment le mois : 

    Naissance,  

    Formation, 

    Maturité,  

    Déclin et renouveau. 

    Les grands passages de l’année sont aussi symbolisées par les quatre « portes de l’année » » 2 solstices et 2 équinoxes.  

    Equinoxe de printemps. Nuit et jour sont de même longueur.  

    Force de jour et force de nuit de même intensité.  

    La première des « portes de l’année » s’ouvre en une célébration des forces de vie dans bien des traditions.  

    Passage de l’intangible au tangible.  

    L’équinoxe de printemps célèbre partout la naissance et la vie qui se déploie. 

    C’est le temps de l’innocence, de l’éveil aux choses du dedans et du dehors. 

     

    Le temps de l’enracinement est venu. Il est jalonné de repères.  

    On devient petit à petit un veilleur. 

    On éprouve une envie de construire. 

     

    Ecoute les longs échos des voix qui se sont tues. 

    Elles sont le secret des êtres et des choses. 

    On a en soi des émotions fugitives déjà éprouvées, 

    Elles façonnent parfois les nervures de notre musique intérieure. 

     

    A travers des miroirs, les errances et les doutes, 

    Donnent des rythmes, des images, des bruissements et des confidences. 

    Les escales et les regrets inspirent de lointains appels. 

    Ils traduisent, dans l’hésitation et le recueillement, les murmures du cœur. 

     

    Tout homme est une histoire sacrée. 

    Il respire au rythme universel de tous les hommes. 

    Autour de l’eucharistie qui est le centre de l’histoire du monde, 

    L’homme veut partager l’écho da la Parole qui s’est fait chair. 

     

    Il faut aller tranquillement parmi le vacarme et la hâte. 

    La paix existe dans le silence. 

    Le bonheur est fait de petits riens, d’instants magiques. 

    Il faut dire clairement la vérité. 

     

    Si nous nous référons au cycle de la terre nous voilà dans l’arborescence et la multiplication. Cela éveille la parole, l’échange et le partage. 

    Il faut éviter l’essoufflement pour ne pas s’isoler. 

     

    Nous avançons dans la recherche de la plénitude et de la gestation. 

    On essaie de trouver un lieu pour abriter le temps de l’affection.  

     

    Solstice d’été.  

    Le soleil est au plus haut et au plus ample de son arc.  

    Sous le soleil vainqueur, la pleine lune d’été, la plus basse sur l’horizon, nous invite en silence à un changement de plan et de conscience.  

    Les deux champs, solaire et lunaire s’inversent.  

    D’après les textes anciens le soleil a rendez-vous avec la lune pour sa plus grande humilité. 

    Il semblerait que le solstice d’été nous élève et qu’il nous invite à nous ouvrir à notre moi intérieur pour nous accomplir plus personnellement. 

     

    Je dirai que la vie se peuple : 

      D’un langage testamentaire,  

      De signes héréditaires, 

      De souffle dénonciateur, 

      De pensée architecturale, 

      D’espace de silence, 

      De conversion lente ou probable, 

      D’une litanie de prières, 

      De passage obligatoire, 

      De lumière souvent renouvelée, 

      De nuit active, 

     De solitude nécessaire pour préparer des rencontres solides et fraternelles. 

     

    La vie est un passage. Elle charrie : 

    Tout le sang des ancêtres, 

    Toutes les hésitations très confuses, 

    Toutes les volontés de survivre, 

    Tous les battements émotionnels, 

    Tous les élans humains, 

    Toute la fusion des êtres. 

     

    J’ai cherché dans Le Livre des Temps : 

    Le Verbe, 

    Les traces du vent, 

    La splendeur du ciel, 

    Et les ombres dansantes. 

    J’ai trouvé : 

    Le fleuve qui sépare la vie de la mort, 

    La gerbe d’or qui nourrit le corps, 

    Le disque solaire qui éveille l’âme, 

    L’argile bâtisseuse qui donne la vie. 

    On se libère par la création.  

    On fait grandir son projet en toute conscience.  

    Tout effort personnel trace notre destinée. 

    Nous avons engrangé beaucoup de chaleur. 

    C’est le temps des récoltes minutieuses. 

    La lumière éblouissante guide nos amours. 

     

    Je dirai que : 

    La vie a cette couleur quotidienne qui émane des nuances et des saisons, 

    Et qui donne aux hommes des mouvements d’humeur qui varient  avec le vent et le soleil. 

    La sève circule parmi les vaisseaux du bois et des végétaux.  

    Elle transporte le sel de la vie. 

    Elle danse sous la feuillée des arbres.  

    Elle ravive les herbes folles et les couleurs du temps. 

     

    Je regarde toujours avec le même bonheur : 

    Tous les matins du monde, 

    Toutes les lueurs crépusculaires, 

    Tous les orages souvent accompagnés de vent et de pluie, 

    Tous les éclairs qui sillonnent le ciel, 

    Tous les premiers indices de la feuillaison printanière, 

    Toute l’arborescence respiratoire. 

     

    Je sais maintenant que la vie n’est pas la destination, 

    Elle est le voyage. Elle est remplie de petits signes. 

    L’amour est ce qui rend le voyage captivant, 

    Parce qu’il y a l’infinie passion de la vie. 

     

    Je regarde l’ondoiement du vent dans les plis des collines et le long des berges, 

    Les corps fluorescents et les flux incessants des grandeurs scalaires. 

    Je vais dans les courants de polarisation de l’amour et sous les arches irisées, 

    Dans les arcanes mystérieux de la trinité, retrouver l’alliance de vie et de mort. 

     

    On existe dans un cycle cosmique aux contours indéfinis et dans les mouvances spirituelles. 

    Dans le jardin de la quiétude naît le mystère de l’essence et l’alphabet céleste. 

     

    Dans le fleuve de la vie, rien ne perdure, il y a toujours le changement et la mort. 

    Parfois la crainte de la mort vient de notre peur de perdre le connu. 

    Et pourtant la mort n’est seulement que la fin de quelque chose, 

    Car dans toute mort, il y a un renouveau et la vie est affaire de découverte. 

    L’essence de la vie, c’est le voyage intérieur pour calmer une foi déchirée. 

     

    Tout se dessine, de l’aube blanche au bleu profond de la nuit, dans des fleurs équinoxiales. 

    Quand les cloches des chapelles de la vallée sonneront, je suivrai les offices en lisant 

    Le diurnal et le vespéral tout proche des clairières où se promènent les ondes lumineuses. 

     

    La prière du jour n’a pas la même saveur que celle de la nuit. 

    On respire les odeurs réelles, les vents contraires et les bouffées maternelles. 

    Croire devient un verbe plein d’espoir qu’on enrobe de délicate attention. 

    L’âme vibre dans la contemplation intérieure des énergies déployées. 

      

    Equinoxe d’automne.  

    Force de nuit et force de jour sont de même intensité.  

    La troisième porte de l’année s’ouvre.  

    L’équinoxe d’automne marque alors un moment d’équilibre mais aussi d’hésitation. 

     

    Le temps du choix est venu.  

    Il sonne l’heure des associations.  

    La nature nous apparaît différente. 

    Nous sommes dans la transformation et nous allons vers un passage symbolique. 

    Celui de l‘initiation qui ouvre en grand l’esprit. 

    Nous voilà ouvert à une autre réalité, à un autre regard. 

      

    En prière, le pèlerinage des mots assemblés au hasard vient accentuer le chant intérieur. 

     

    Je suis baptisé en esprit et les langues de feu font rougir l’aurore de mon autre vie. 

    Je ne regarde plus la trace de nos destins particuliers, ni la nouvelle saison de labeur. 

    Je cherche dans les pas du jour et de la nuit les divines mains pour les porter plus loin. 

    Je deviens un enfant de lumière lecteur de missel et baigné d’une présence aimante. 

     

    C’est l’aube première qui recommence et le verbe aimer qui crépite à nouveau. 

    Le sens du tourbillon de la matière minérale, la sève qui sculpte l’abondance des fruits, 

    Le sang qui pulse la vie, l’immensité, les particules et l’essence de ma conscience. 

    Je lis, dans le livre ouvert sur les cantiques et les psaumes, les paroles du veilleur.  

     

    Le silence est grain de blé qui enfante sa plénitude et apaise toute fièvre. 

    Les oiseaux prennent des mesures de complies et rendent visite au lierre. 

    Je marche dans le flux du monde en reconnaissant l’insigne beauté du créé. 

    Il y a un temps pour tout et une chapelle de lumière dans toutes les liturgies des hommes. 

     

    Les attrayantes illusions donnent à la nuit profonde la science du bien et du mal, 

    Et convergent vers les cycles immuables des prairies de l’âme. 

    Ici, on approche de la lumière des sphères célestes et des prairies généreuses. 

    La splendeur des esprits chante des louanges à l’architecte du monde. 

     

    Le dernier cercle plonge l’âme dans l’infinie essence divine pour découvrir le dogme 

    Et le mystère de Dieu entourée des chœurs angéliques. Ici le fleuve de la grâce 

    Coule en permanence, bien à l’égard du peseur des âmes et des raisons inavouées. 

    Dans son voyage initiatique l’âme franchit les cercles comme des étapes de purification, 

    Et de révélation pour atteindre l’incarnation d’une nouvelle humanité. 

    Nous pouvons dire que voici venue l’heure de l’hibernation. 

    Dans ce mois de décembre nous nous projetons dans l’avenir au milieu des rêves immobiles. 

    Car il s’agit bien là aussi de savoir transformer ses rêves en réalités. 

     

    La terre est nue étalant une gelée qui nous donne l’impression que la terre est devenue inhospitalière. 

    Mais nous espérons que la terre va s’enrichir en profondeur dans un grand secret. 

     

    Solstice d’hiver :  

     -parce qu’il ouvre la porte de la phase ascendante du cycle annuel,  

     -parce qu’il voit renaître de façon encore secrète – et donc sacrée – la lumière. 

    Le solstice d’hiver incarne ensemble la mort apparente de la nature et la plénitude spirituelle. 

    Il est au cœur de la nuit, le moment où l’être – telle la graine enfouie dans l’attente d’une lointaine moisson – commence de s’éveiller à la lumière. 

     

    Il faut toujours manger les fruits en regardant l’arbre qui te les offre. 

    Le but du voyage c’est de savoir lire les signes et les traces. 

    Car il faut laver ses yeux des ombres et des idoles qui se pourchassent. 

    Cherche le rayon de lumière qui traverse l’épaisseur de ton être. 

     

    Mille créatures qui t’environnent, font le tissu de ta vie et peuvent pacifier ton âme. 

    Ne fais jamais de ta nuit noire ton linceul parce que l’aube pointe toujours un sourire. 

    Dans les pulsations obscures, il y a une nourriture souveraine qui illumine 

    La nature de l’homme asservie à la douleur et au plaisir devenant la cause de son tourment. 

     

    Dans les flots tumultueux, on doit exposer les voiles aux souffles des vents ébouriffants, 

    Pour suivre le chemin étoilé dans le creuset du cœur qui guérit les altérations de l’âme. 

    La pensée ne cesse de se débattre, elle est à la fois l’ombre et la vision d’un reflet, 

    Puis elle devient un chant parmi les rayons de lune, de soleil et de miel. 

     

    Le livre de nuit porte tous les symboles vivifiants et toutes les quêtes inaccessibles. 

    L’homme boit l’horizon, évangélise les peurs et fleurit les allégeances. 

    Tout se conjugue dans l’échelonnement des mois et prend racine 

    Entre les équinoxes et les solstices, pour donner le pain de vie. 

     

    Toute parole est une substance dans toute l’essence infinie, 

    Où aspire l’humain à retrouver la nature apostolique. 

     

    A l’aube, la caresse solaire dissipe lentement la buée violette de la nuit. 

    Elle nettoie la poussière qui voile la conscience, et diminue nos grincements intérieurs, 

    Il y a toujours un rêve qui veille, près d’une fenêtre ouverte sur le grain des heures.  

      

    Conques août 2009 

     

     

     

     

     


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