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Parutions C. Malaplate
LIVRES
Christian MALAPLATE Poète
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La musique cerne les ombres et ouvre la clairière des mots.
La musique cerne les ombres et ouvre la clairière des mots.
Des mots pulsés, des mots braisés, des mots frappés au creux des reins de la vie
Au détour des sémaphores du temps
Et puis vient cette lumière qui monte de la pluie d’images
Cette lumière fraternelle s’enlace à la nuit.
Le cercle des pages écrites se dresse
Pour former un petit tas de secrets vers des passerelles d’émotion.Il y a toutes ces sources qui murmurent des sons troublants
En réponse aux violences et aux caresses des grands vents.
Et puis tous ces mots d’amour brûlants qui palpitent
A proximité des lèvres et de l’âme inassouvie.Cette lumière profonde des vitraux éclaire
Le voyage des voix et des âmes
Parmi les fleurs âpres dans l’entrelacement des moments de communion.
Le temps remue une mélancolie de chansons d’amours,
De nuits et de désirs dans une langue étrange
Qui laisse une mémoire sucrée ou salée.Le jour ouvre sur une future traversée des sentiments,
D’une promenade tendre qui s’affichent dans un carnet de bord des émotions.Être un homme de racines et de sève
Être un homme de racines et de sève
Pour que les mots n’échouent pas
Dans des mouvements d’impatience.
Les arbres murmurent aux nuages
Quelques rêves éclopés.
Au cœur du balcon le soleil se met à mordiller le lierre antique.
Dans la rigueur des mots il faut des syllabes de silence
Entre l’étreinte du soleil et le poids de l’ombre
Le regard se porte vers l’intérieur des choses et des êtres.
Dans la lumière acidulée, l’été a son odeur.
Etre en partance vers l’ailleurs pour mieux glisser
Sur les jours et les heures et mieux sentir les forces cachées de la terre.
Etre à l’écoute du grand souffle qui parcourt et ensemence le monde.
Je suis depuis longtemps un chercheur de route
Je suis depuis longtemps un chercheur de route dans une effloraison terrestre
Parmi les moraines, les côtes basses et quelques criques secrètes.
C’est une quête incessante dans un assemblage d’images et de chapelles.
Je me souviens des pays sans nom et de cette terre blanche avant l’orage,
Le bruit de l’eau dans des grottes ventrues où la haute barre des ténèbres
Tente de rejoindre une écharpe de lumière dans le sillage de la chaussée des géants.
Les dernières palpitations du jour descendent vers les premiers frissons du soir
En effaçant des signes, des arbres de lumière et l’alphabet des pierres.
Mes mains hautement levées veulent laver mes yeux brûlants de sel.
Le ciel change de voilure mais ne perd pas la mémoire des voix claires
Porteuse de semence, de sève, de choses lointaines et de pain d’offrande.
Les lèvres errantes cherchent l’alliance nouvelle dans le souffle du large.
Je suis sur des routes sans bornes passant sous les arches solitaires.
Et quel que soit le temps il me reste toujours un chemin à faire
Pour atteindre la racine de mon être et fouiller soigneusement mon âme.
Montpellier 28 octobre 2021
Toute poésie est un voyage dans les bruissements des mots parmi les feuilles de route. Elle doit être un acte de présence au monde. Les poèmes sont des lieux de rencontres parce qu’on retrouve les froissements de la vie dans les replis de l’âme. Les murmures du cœur deviennent des sons pour des échanges incessants entre le monde réel et le monde spirituel. Ils s’éloignent de la nuit d’exil. Ils reflètent les pulsations secrètes du corps, de l’univers ou de l’âme confondus. Il faut éviter que l’univers soit orphelin de la parole, pour que l’âpre feu du jour continue à illuminer la fleur de la nuit.
Christian Malaplate Je viens des bords de l’oubli
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Venez chère Amie, nous irons vers les terres nouvelles
Venez chère Amie, nous irons vers les terres nouvelles :
Celles qui sentent encore l’odeur de la pluie, les balancements du vent
Et les éclats lumineux du soleil qui s’étalent parmi les fleurs sauvages et les blés mûrs.
Je vous dirai combien votre présence m’est chère en quelques mots peut-être hésitants
Mais qui seront chargés de tant d’émotions et des saisons de l’âme.
Mon cœur s’attache à vous parmi les plis caressants du temps.
Je sentirai votre corps tout près, tout près, sans trop m’approcher
Je ferai sans doute silence pour mieux vous regarder
Et je suivrai la longue ligne de vos mains.
Nous longerons le murmure du ruisseau en ce joli mois de mai
En espérant que nos longs chuchotements iront vers de doux baisers.
J’oserai enfin vous dire combien j’ai soif de votre bouche.
Votre voix me fait penser aux préludes merveilleux
Que la volupté de la nuit offre à la lumière dorée du jour.
Montpellier 4 septembre 2021
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Recension : Christian Malaplate – Je viens des bords de l’oubli – Editions les Poètes français – Illustration de couverture photographie de l’auteur. Tympan roman de l’église Abbatiale Sainte – Foy de Conques « Le Christ en gloire »Format 14 ½ x 21 – nombre de pages 87 - édition 1 er trimestre 2021 –
Il me fallait bien les psalmodies grégoriennes des moines bénédictins de l’Abbaye de Solesmes pour m’imprégner de la poésie de Christian Malaplate.Ainsi qu’il en est fréquent chez cet auteur, ce dernier ouvrage « Je viens des bords de l’oubli » prend la forme d’un chemin initiatique. Il se fait déchiffreur des grandes énigmes d’une humanité en pleine mutation. Tenter de franchir la poésie de notre ami équivaut un peu au principe d’une rivière que nous traverserions à gué, pour aller d’images en images, plus révélatrices les unes que les autres.
Le parcours se veut initiatique, guérisseur de lumière, déchiffreur et à la fois alchimiste.Afin de donner à ses textes une plus grande densité, le poète Christian Malaplate teinte et rehausse son écriture d’un parfum essentiel. À l’instar des pèlerins il prend sa besace et nous entraine sur les chemins de l’alliance, mais également aussi celui des éraflures et des blessures. Ici et là nous croisons et ressentons certaines vibrations mystiques, sorte de quête d’espérance, d’innocence et de pureté. Tous les ingrédients de la contemplation sont comme des recettes de cuisine rassemblées dans de vieux carnets écornés. La narration prend souvent le pas sur la poésie, nous composant ainsi un cocktail détonnant.« Il n’y a pas d’odeur d’encens dans ma prière juste mes mains ouvertes.../... » Christian Malaplate est un poète mystique, un voyageur de l’absolu ayant laissé sa robe de bure au mur de la liberté.
« J’écris pour me rapprocher lentement du pays où l’on n’arrive jamais. »Nous plongeons dans un espace de laïcité mystique aux nuances contemplatives. Le Verbe joue ici son rôle initiatique en égrenant ses citations. Ce dernier ouvrage fourmille de perles de beauté, d’éveil et de bon sens, le tout serti de vérité s’élevant dans des volutes d’encens imaginaires. Le dialogue s’installe et se lie aux éléments naturels, lacs, vents, arbres, etc. Véritable florilège de visions épurées, lumineuses et multicolores. Osmose et transcendance s’installent parmi les mondes masqués et les intimes parfums de la
vie, nous rencontrons une réactivité animiste où tout ne fait plus qu’un.« Les jours brûlants j’écris dans le livre des choses cachées.../... » Il faut parfois savoir se mettre en marge des paroles fugitives afin de ne pas se disperser pour retrouver l’authenticité de son intériorité.
Christian Malaplate pénètre la poésie à pas feutrés, il se fond dans les éléments, les couleurs et les particules de la vie.
La voix est un pollen pouvant féconder le monde où il est nécessaire de décrypter les silences.« Souvent les mots germent la nuit et se cueillent dès l’aube. » Dans la vie comme dans l’acte d’écriture, il faut oser se dénuder, se dépouiller, pour ne retenir que l’essentiel. Il faut évider comme le sculpteur le fait avec ses œuvres. Il flotte dans l’œuvre de Christian Malaplate quelques senteurs d’origine, quelques mirages de pays disparus.Oui il s’agit bien là d’une poésie entretenant un lien avec l’éternel, sorte de sanctuaire entre les racines d’une fleur et le sillage embrasé d’une comète. « Les cieux sont profonds mais on voit encore l’arche d’alliance.../... »Il me semble judicieux de souligner que dans ce recueil particulièrement la femme n’est jamais bien loin, et le simple fait de l’estomper avec subtilité lui donne encore plus de densité, plus de présence.
« Je cherche tes lèvres. J’ai soif de cette brulure d’amour. » La femme aimée ici prend l’apparence d’une révélation luminescente.« Ma douce, ma lumineuse.../... »
L’œuvre de l’excellent poète Christian Malaplate serait bien incomplète si l’on ne voyait pas se profiler la silhouette d’une femme rehaussée de poudre d’amour, énergie vivifiante de toute bonne poésie.
Oui ce recueil « Je viens des bords de l’oubli » est une résurgence d’un espace privé, celui de l’amour. Pour l’amour l’environnement s’irise, s’enrichit d’émotions et vibrations jumelles.L’amour chez cet aède est une caresse des vents, ceux-là mêmes qui nous invitent au grand voyage, à l’avancée vers l’inconnu.
Michel Bénard.
Les jours brûlants
Les jours brûlants j’écris dans le livre des choses cachées
Dans un parfum de rose et d’oubli une lettre d’amour sans le dire.
La symphonie de la vie est une immense sensation de calme
Pour un cœur solitaire dans une grande maison.Ce qui reste de nous, parfois prisonniers du temps
Des raisons obscures qui tentent de passer des mots par la fenêtre.
Elle traverse ma nuit comme un courant d’air plein de tumulte
Et de liens si touchants semant des possibles futurs.Dans le livre des louanges, les échos du silence suivent la ligne de partage.
Malgré un ciel trop bleu il faut apprivoiser les vents barbares
Pour célébrer la promesse du Bois-Joli dans les brumes de décembre.
Les vibrations sur le chemin des âmes fêtent les extrêmes affinités.
Au loin l’île au ciel noir le passeur d’ombre voit les saisons de la solitude
Sous la valse des mouettes. Il cherche la chambre des secrets
Après avoir traversé le pays des marées, avoir senti les morsures du passé
Au banquet des affamés. L’été des lucioles éclaire la loge des innocents.Montpellier 12 juin 2020
Il y a toutes ses voix insatiables
Il y a toutes ses voix insatiables qui dans des ultimes soubresauts
Tentent de tutoyer le ciel dans un flot assoiffé d’orgueil.
Parmi les pistes farouches clignotent parfois une constellation de mots
Qui lentement remonte vers les terres sans limites et l’amour des choses.Le temps de la pensée s’agrippe aux pieds des cimes à la recherche
De la source pour retrouver la plénitude du désert.
Nous sommes des veilleurs de terre parmi des signes déchirés
Au seuil d’une parole abandonnée sur des pierres aux étranges figures.Ce feu vagabond nous parle à haute voix du rythme des saisons
Vérifie le doute dans les grands livres pour relancer une foi qui tressaille.
Nous voulons appartenir aux chemins de silence, à l’origine du vent.
Nous voulons que la peau de la nuit soit une tache claire.Dans les bruits du soir les roses ont une odeur d‘amour.
Nous apprenons le secret des boutures et des greffes
Dans le parfum de lune et les richesses nocturnes
Qui donneront la chaleur de la vie, celle du désir, celle de la fraternité.
Montpellier 12 décembre 2020
C’est une odeur d’herbe sèche qui entre par ma fenêtre
C’est une odeur d’herbe sèche qui entre par ma fenêtre,
En même temps que la rumeur des feuilles et quelques gazouillis.Je suis le passager du chemin qui va vers ta demeure.
Une ombre qui vient dans l’embrasure de ta porte.
Je suis resté trop longtemps en retrait,
A ne pas goûter la quiète saveur d’être chez toi.J’ai souvent appelé l’étoile du matin jusqu’au midi brûlant
Pour me retrouver au vermeil du couchant sans aucune espérance promise.
Il y a toutes les paroles fugitives qui se répandent en bordure du sentier
Où encore l’émotion du soir printanier qui se rapproche de ton désir secret.Sur la feuille du temps il reste encore l’empreinte légère,
Une couronne de joie de toute ma vie voyageuse.
Je passe la nuit seul à ma fenêtre à suivre
Le tendre tracé de la nouvelle lune qui effleure un flamboyant.Devant ma porte pousse une rose indienne
Qui me rappelle ta présence – ta façon d’attacher ta chevelure
Ton sari couleur safran drapé sur ton sein.
Cette promesse d’amour dans le mélange de nos larmes passionnées.Il me reste un visage de beauté en souvenir.
Je n’entends plus tes chants dans nos nuits de retrouvailles au bord du fleuve sacré.
Je suis là à la marée descendante du jour près du bûcher
Où ton corps disparaît peu à peu dans l’odeur enivrante du jasmin.
Extrait de mon carnet de route Bénarès avril 1977**********************************************************************************************************************************************
Recension : Christian Malaplate – « Les mots sont les fleurs de ton silence. » -
Editions les Poètes Français – 1 er trimestre 2020 -Format 15x21. Nombre de pages 95.
A lui seul le titre « Les mots sont les fleurs de ton silence » est déjà des plus enchanteurs, il
situe la nature du poète qui est d’une extrême délicatesse et sensibilité aux variations toujours
placées sur le plan de la réflexion et de la méditation. Cet ouvrage exhale des fragrances tout à
fait singulières, il est une invitation au voyage. Mais il s’agit ici d’un autre voyage, car c’est
celui de l’intérieur, celui que nous pouvons imaginer au-delà du rideau théâtral de la vie.
Voyage miroir, voyage étoilé, voyage hors du temps sur une voie lactée. Voyage du chant des
profondeurs posé sur la pierre philosophale dans le jardin du silence. Des vents de l’aube aux
souffles doux du soir tout n’est que réflexion sur l’illusion humaine et l’éphémère des
certitudes. Tel le pèlerin, Christian Malaplate chemine avec le bâton noueux de l’existence
tout en traversant des paysages d’écume. Peut-être ce rêve est-il éveillé, comme le préconisent
certaines formes de sagesses extrême-orientales. Une nouvelle fois encore Christian Malaplate
nous compose des images chargées de remarquables métaphores qui nous invitent à oser
croire au merveilleux : « Je caresse les fleurs des près / Dans la confusion d’un rêve / Pour
prononcer des mots merveilleux. » En nous résonnent toujours les secrets de nos jardins
d’enfance, période bénie où l’on tutoie le ciel, les étoiles et les arbres. L’amour chez Christian
Malaplate est présent, mais il sait se faire discret, il a besoin d’intimité, de calme et surtout de
silence. Et si l’amour n’était qu’un rêve, s’effaçant aux premières lueurs de l’aube lorsque le
soleil amorce son ascension !. Christian Malaplate soulève la question entre une nécessité de
solitude favorable à la réflexion et un besoin de compagnonnage pour communiquer et
ressentir le sens d’une appartenance à la société, expérience qu’il pratique d’ailleurs au
quotidien et à grande échelle, puisqu’il est directeur et animateur d’une station de radio, là où
« Il tente de maitriser les mots indisciplinés. ». Lorsque nous nous sentons perdus sur un
carrefour inconnu, c’est toujours ce grand besoin d’amour qui se fait le plus fort. La poésie est
une bibliothèque où Christian Malaplate classe les moissons de ses expériences, de ses
souvenirs dans l’attente d’un automne qu’il fêtera avec les buveurs de mots et les passeurs de
Verbe et de lumière.
Michel Bénard.
Je croyais que l’essence du mal…
Je croyais que l’essence du mal prenait naissance dans le bois des ombres
Et qu’il s’écoulait le long de la rivière de l’oubli.
J’étais à la recherche d’une consolation sur terre dans l’avancée de la nuit.
La première phrase tentait d’ouvrir les souvenirs de la marée basse.
Il me semblait que les âmes se retrouvaient toujours quelque part.
Mais mes mots sauvages entraient dans le bal des poupées.
Dans la sagesse du désert il y avait les échos du silence.
Les chemins de rêveries faisaient halte sur l’île aux loups.
Les roses noires fleurissaient dans les marais du temps.
Sous les brûlures de l’été les blés seront coupés sous les formes du vent
Tout près du secret de la double croix qui précèdera la marche blanche.
Les vertes lectures feront danser la femme nue dans la clairière des derniers feux.
Les nébuleuses paroles assombriront le pays intérieur aux heures imparfaites.
Avec un drôle de crayon je dessinerai un palais dans les dunes
Sous mille soleils splendides parmi la danse des foulards rouges.
Dans l’arrière-saison les pas perdus suivront le temps des noces pures
Sous les vapeurs fugitives, tout proche des rives du destin sans laisser de traces
Malgré le secret des pierres, le tutoiement des branches et le bruit des choses qui tomberont.
Mas du Gua 8 octobre 2018**********************************************************************************************************************
La danse des mots silencieux parmi l’âme des pierres -Editions Les Poètes Français
Parution septembre 2018 -Prix 18 euros
J’écris avec mon sang
J’écris avec mon sang
Dans le cri et dans le silence
Un nom vaste comme la lumière.
Je cherche les tendresses du vent
Pour boire la rosée de tes yeux
Au-delà du temps.
Parmi les remous et les pierres
Je vois fondre les ombres
De chaque forme de vie.
Je guette un signe, une lumière
Tant ta plus secrète blessure
Ignore la grâce de ton sourire.
Je pose mes pensées pour mieux t’appeler
Malgré le creux de la vague
Pour que tu ramènes l’amour vers son origine.
Je suis dans un cercle de solitude
Et je sens ta griffe me labourer de traits de feu.
Elle m’attire et elle m’effraie.
Je ne peux plus te prier.
J’ai le cœur si vide et l’âme si nouée.
Tant est lourde ma peine.
Chaque pas, chaque geste me fait mal
Et mon cri intérieur s’élève
Au cœur d’un silence nocturne.
J’écoute le cantique d’un oiseau libéré
Tout en haut de la ramée.
La vie coule dans la houle des feuillages.
Je n’ai que toi au cœur
Je n’ai que toi aux lèvres.
Je t’invoque dans les choses familières.
Je te lis dans les nuages
Dans les lignes des visages
Et dans les sursauts de la terre.
Mes mots sont sans doute trop pâles Dans ta robe solaire
Pour déceler d’infimes présences J’ai vu palpiter les étoiles
Et l’onction d’un mystère. Et le pain des promesses.
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Sur la pierre du lavoir
Sur la pierre du lavoir j’entre dans un cercle de naissance et de mort.
Des mystères se cachent ici parfois dénués de sens.
Je côtoie des plaisirs illusoires de ce monde tout au long du chemin
Tout garni de buisson en fleurs tout près des limites du désir.
Il y a du vrai ou du faux tout dépend de la mesure de l’effort
Quand on ramène son regard vers l’intérieur de soi.
Les espoirs trompeurs doivent nous rendre indifférent à la louange et au blâme.
Quand la voix appelle du dedans la lampe de la foi brûle même dans le vent.
Il faut croire qu’il est possible de tenir le vent dans la paume de sa main
Comme on peut voir le soleil dans l’obscurité de la nuit.
Parce que l’âme contrôle le souffle sur la voie qui mène à la lumière.
Alors on n’éprouve plus de soif ou de faim puisqu’on vient de traverser le vide.
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Dans un vieux carnet écorné
Dans un vieux carnet écorné, j’ai jeté des mots en désordre
Pour dire la forme des nuages, le sens du vent et de la pluie,
Et même les couleurs qui passent sous le miroir de la lune.
Sur la ligne sans fin de l’horizon,
J’ai vu une légion de souvenirs
Parmi des veines sombres et des fêlures argentées.
Dans ta façon d’être au monde,
Je retrouve un parfum d’encre et de liberté
Pour un concerto à quatre mains.
La naissance du sentiment naît
Là où se croisent les voix de la nuit
Et le poids d’un nuage.
Dans les frémissements des cieux
Le saut de l’ange pour atténuer
Le duel des faussaires.
Les initiés tissent des légendes
En représailles des noces meurtries
Et des damnés de l’asphalte.
La révolution d’un amour rouge
Dans la cité des méduses
Prend le large au bout du fleuve de vie.
Christian Malaplate
Poème extrait de ce recueil
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Des autels d’espérance
Sur le fil de l’horizon, le soleil glisse peu à peu en coloriant l’océan d’un rouge feu.
Je tisse des fils d’argent sur la peau des mots avec un langage voilé.
Je marche toute la nuit dans le grand silence noir en rythmant mes pulsations.
Je dépose ici ou là les petites douleurs journalières parce que je n’écoute plus mon corps.
J’entre dans un chant venu d’ailleurs en captant les mystérieux courants de force.
Je me situe dans l’accord avec le présent au travers d’une forêt de symboles.
Je veux peindre les éclats émotionnels dans le fondement des couleurs ciselées
Pour donner à mon jardin intérieur des instants allégoriques.
Les vibrations de l’âme changent les mouvements du corps
Pour mieux espérer les phases de la vie dans la résonance du silence.
Loin des miroirs sphériques il y a un temps pour l’enracinement et l’arborescence.
L’espérance engrange la lumière et les récoltes minutieuses.
L’heure des associations arrive dans une parfaite fluidité.
Les mains dessinent de graduelles notes et s’invitent autour du feu.
Me voilà transporté par les eaux de l’alchimie intérieure vers une terre nouvelle.
Avec l’encre de la nuit je navigue au creux de l’horizon.
La lumière du jour efface lentement ma nuit protectrice
Pour me laisser boire tous les sucs et toutes les sèves de mon jardin secret.
Lentement l’océan avale les ombres triangulaires et les signes éphémères du vent
Pour laisser place à des autels d’espérance et des petites envolées lyriques.
Livres actuellement disponibles :
Librairie Sauramps – Montpellier
et possibilité de les commander directement à mon domicile -
Parution 2007 – Prix 5 euros
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(extrait du poème Le soleil des solitudes)
Le soleil des solitudes est entré en moi en me nourrissant :
De longues lectures à déchiffrer, de la science du beau, de pensées délirantes,
De rêves oniriques, de musiques profondes et de peurs ancestrales.
Il m’imprègne de ses métamorphoses qui appartiennent à l’élémentaire,
Au règne sauvage des forces telluriques et célestes, à l’alpha et à l’oméga.
Le soleil des solitudes est entré en moi au travers de mes codes génétiques et chromosomiques.
Il m’adresse des testaments vivants, et des messages des mondes antérieurs.
Il est dans la respiration et dans l’inspiration des rumeurs lointaines.
Il hume les vapeurs des sensibilités séculaires.
Il me baigne dans les ondes murmurantes d’un passé reculé.
Le soleil des solitudes est entré en moi en charriant les eaux de la nuit des temps.
Cette eau qui témoigne de la création du monde, du commencement de tout.
Elle deviendra plus tard un symbole de purification et de baptême.
Elle transporte toutes les passions, et épure tous les ferments de discordes.
Elle sauve l’arche d’alliance et elle reflète sans fin les couleurs de l’arc-en-ciel.
L’aube du long voyage (Editions Les Versants Imaginaires -2008) :
Parution 2008 – Prix 5 euros
(extrait du poème L’aube des temps)
Les mots ont une démarche, un itinéraire, un objectif. Ils définissent des territoires.
Avec les mots, je peux ouvrir la page de mes faiblesses, de mes insuffisances, de mes illusions.
Les mots tracent une source dans nos veines et sèment dans l’argile.
Ils deviennent des offrandes à l’aube du cœur silencieux.
Ils brûlent les idoles et font surgir la lumière des hommes.Les mots voyagent souvent dans l’extrême douceur des choses ou vers les bûchers de lumière.
Ils prennent des voiles de pudeur ou des flots ivres de la nuit,
Et vont déployer leurs ailes dans la forêt des miroirs.
Les mots ont un corps qui se déplie lentement dans le pli rude de la nostalgie.
Ils font aussi les moissons et vendent parfois du sable.
Les mots grandissent et font de la musique, quand on les secoue.
Ils deviennent des livres ouverts sur les genoux de la nuit.
Ils étreignent le vent et la poussière. Ils attendent la caravane des épices et des parfums.
Les mots apprennent à voir et captent les traces des volontés souveraines.
Les mots circulent entre les mémoires et les livres, investissent les langues et traduisent les silences.La rose lactescente des matins vaporeux (Editions Les Poètes Français) :
Prix Victor HUGO 2009 – Parution 2010 – Prix 5 euros
Lors de la remise du Prix Victor HUGO 2009 – Panthéon tombeau de Victor HUGO -
Remise du Prix Victor HUGO – 2009 – Paris -
(Poème extrait du recueil)
LA PALMERAIE
J’écoute le monde dans la douceur d’une palmeraie entourée de sable ocre.
Le minéral et le végétal vibrent dans la splendeur d’un soleil ardent.
La nuit, le silence est extraordinaire. Rien ne la trouble.
La lune semble effleurer les courbes des dunes. Elle fait onduler les ombres.Les aubes légèrement humides donnent des aurores incandescentes.
L’eau des puits, qui coule dans les rigoles de terre des jardins exubérants,
Donne une constante fraîcheur et des milliers de dattes bien sucrées.
Je vis au rythme des odeurs florissantes et des herbes grimpantes.Ici, le chant des oiseaux glorifie le verger de musique et l’abondance des palmes.
Le vent aime à caresser les longues feuilles et parfois à ébouriffer les fleurs odorantes.
Je ne connais pas la solitude, ni les dérives angoissées des matins blêmes.
Je ne me bâtis pas de futur approximatif. Seulement je regarde pleinement le présent.Je respecte quotidiennement la parole et les teintes des mots.
Tout au long du jour, les couleurs épousent harmonieusement l’érubescence de l’erg.
Des dromadaires au ventre roux, attendent paisiblement le départ de la caravane.
Les hommes palabrent sous des tentes bédouines et boivent du thé à la menthe.Le Dieu est universel. Il est aussi sur la longue piste accompagnant les méharées.
Les prières voyagent parmi les bastions volcaniques du Tibesti, les vastes plateaux
Aux contours érodés, les sillons secs des oueds, et les rares points d’eau permanents.
Un vent chargé de sable ou de poussière se déploie sur plusieurs milliers de kilomètres.Des villes mortes surgissent dans le lointain et des roches patinées par l’évaporation du sel
Forment d’étranges silhouettes pleines de légendaires aventures et de traces oxydées.
Quelques rares acacias et maigres buissons piquettent le désert par endroit.
L’incessant mouvement du sable exhume souvent de mystérieux souvenirs du passé.La lumière du crépuscule farde d’un rouge orangé les pinacles de grès du Tibesti.
Les âmes et les esprits errent dans un chaos surnaturel parmi les flèches de basalte.
L’air y est tellement sec qu’il permet de distinguer au loin des signes de vie.
Tout est aussi miroir dans ce désert paré d’une beauté grandiose et indéfinissable.MONTPELLIER
20 septembre 2008 D’après des notes prises au Sahara.Les cercles immuables des prairies de l’âme (Editions Les Poètes Français) :
Grand Prix de la ville de Châteauneuf du Pape 2010 – Parution 2010 – 5 euros
(Poème extrait du recueil)
Je suis un voyage de la nuit
Je suis un voyageur de la nuit qui marche sur les toiles des songes.
Je parcours les reliefs des métaphores comme un navigateur sans boussole.
Dans les couloirs du temps nocturne passent des images métamorphosées
Qui viennent des lointains recoins de mon âme, et qui étalent des paysages pastel
Avec parfois de grands halos laiteux baignés d’une aura de mystère.Je suis un voyageur de la nuit qui ne compte pas les étoiles mais qui suit
Lentement la voie lactée, les lueurs spectrales et les éclats lunaires.
Je parcours les veines profondes des rives du fleuve du temps.
Dans les cartographies pérennes de la nuitée qui abolit tout,
Se dessinent les contours des îles désertes et les terres incultes.Je suis un voyageur de la nuit qui longe les quais brumeux
Et les embarcadères où s’entreposent les marchandises tropicales.
Je parcours des lieux de silence et des havres de l’esprit.
Je cherche toujours les jalons pierreux qui mènent aux autels reliquaires
Et aux sillons dorés des moissons qui donneront la nourriture du corps mémorable.Je suis un voyageur de la nuit qui cherche les traces des premiers feux,
Des premières incantations et des premières créations argileuses.
Je parcours les nuages porteurs de semence et les grands vents talismaniques,
Les miroirs des limbes, les musées imaginaires et les steppes épineuses.
J’entends venir les chants de carnaval dans le grand balancement des lanternes.Je suis un voyageur de la nuit dans le dédale infini des rêves obsédants,
Des ébauches rudimentaires, des douleurs lancinantes et des amours inclinées.
Je parcours les petites aventures près des tonnelles fleuries et des haies odoriférantes.
Les attrayantes illusions donnent à la nuit profonde la science du bien et du mal,
Et convergent vers les cycles immuables des prairies de l’âme.Remise des prix Mairie de Châteauneuf du Pape
Un coin de vie près de la porte du temps (Editions Les Versants Imaginaires)
Poèmes et carnets de route :
Premier Prix aux rencontre poétiques francophones à Bruxelles – Parution 2011 – 5 euros-
Dans carnet de route :
Des nuages blancs au thé sublime : carnet de route de l’Inde au Népal
La montée dvers les neiges éternelles : de Kathmandou à l’Annapurna
(un court extrait )
« …Dépasser le SAMSARA
On rencontre beaucoup de chörtens : sorte de tourelles à trois éléments superposés : cube, sphère, cône qui symbolisent l’omniprésence de BOUDDHA.
Ce qui me frappe tout au long de cette randonnée, c’est de voir cette jovialité qui, malgré la rudesse de la vie, ne quitte pas les habitants de ces contrées extrêmes.
Le dernier soir de la randonnée, je fais part de mes observations à un haut dignitaire tibétain qui me répond en souriant :
-« Là où règne le dharma – l’ordre des choses – la loi qu’enseigne Bouddha, c’est la jovialité, l’humour. Malgré la vie rude, nul doute que ces traits de caractère s’enracinent profondément dans la philosophie bouddhique. Celle-ci enseigne que les désirs, liés à une perception myope, illusoire, de la réalité du monde et de soi-même, sont l’origine de la souffrance. Les transcender par la méditation et la compassion envers autrui est l’unique moyen de supporter le passage terrestre et d’atteindre la libération, la sérénité absolue. C’est la seule manière de dépasser le samsara (le cycle des morts et des naissances successives). »
Et, pour les Bouddhistes de l’HIMALAYA, chaque acte quotidien tend vers ce but. J’ai pu le constater.
Le paysage lui-même amplifie cette approche mystique : squelette brut de la terre dépouillée de la végétation, solitudes silencieuses et transparences des lumières.
Cette immensité se trouve gonflée par le souffle des trompes de prières dès la naissance du jour. Nous sommes près des cieux.
OM MANI PADMA HUM ! (Prière sacrée) »Les harpes du vent sur les chemins secrets des nuages (Editions Les Versants Imaginaires) :
Grand Prix de la Ville de Pau – Parution 2012 - 5 euros –
(Poème extrait de ce recueil)
Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.
Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.
Mon île noire, entre les vapeurs marines, s’éloigne loin des récifsT.
J’entre dans la haute mer au moment où les étoiles pavoisent mon désespoir.
L’étreinte obscure se mêle à la longue houle tiède qui agite l’étrave.Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.
La lueur du phare dessine encore quelques silhouettes éphémères.
L’écume se charge de donner une collerette aux vagues impassibles.
Les murmures montent et descendent. Ils traînent des grains de sable.Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.
Les fleurs maladives s’en sont allées au gré du vent nouveau.
Les ombres houleuses de ma tête commencent à passer par-dessus bord.
J’ai ferraillé longtemps avec mes contradictions pour obtenir un silence azuré.Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.
Des albatros majestueux effleurent les eaux miroitantes.
Ils poursuivent leur route vers des terres qui hument les orages.
Je vogue, à l’heure tendre du hasard, au rythme des voilures.Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.
J’ai maintenant tracé ma route au cœur fertile de la mer.
J’arpente un ciel infini avec un sextant tout couvert de légendes marines.
J’entends ton chant d’amour comme un baiser sur un bouton de rose.Pour un prélude baroque parmi les clairières du ciel (Editions les Versants Imaginaires)
-Poèmes- Contes -Nouvelles -Parution 2013 – 10 euros –
(-extrait poème du recueil) :
Il n’y a pas de hasard, seulement des rendez-vous dans le déroulement du temps
Il n’y a pas de hasard, seulement des rendez-vous dans le déroulement du temps
Parmi les étranges regards des nuits sans lune jusqu’aux matins plein de givre.
Les âmes de la nuitée longent les venelles des cités de pierre rouge et des dentelles de lumière.
Les ombres du tourment passent sur des visages empreints de doute et de révolte.
Dans les détours d’une route inconnue, le silence des mots dépouille le charnel.Il faut écouter la voix profonde du vent dans la transhumance des nuages.
Il faut chercher la couleur de la pluie dans le baume de nos souffrances.
La nuit doit être anoblie pour que nos rêves ne heurtent pas des murs sombres.
Dans sa robe de verdure, la pesanteur des passions infimes envoie des signes éclatants.
Parfois le torrent trouble nos fontaines et le reflet de nos musiques lointaines et traversières.
TRACES de LUMIERE Carnets radiophoniques (2005 – 2012)
Editions Les Versants Imaginaires
Prix 10 eurosL’émission TRACES de LUMIERE
Elle a pour but :
De faire découvrir des poètes, des écrivains, des musiciens, des peintres, des personnages connus, inconnus ou méconnus qui par leurs quêtes, laissent dans nos vies des traces…de lumière.
D’aller à travers mes carnets de route, à la rencontre d’autres religions, d’autres peuples, d’autres paysages, d’autres regards, d’autres présences…
Dans mes carnets radiophoniques, j’ai noté toutes ces rencontres poétiques, musicales et picturales qui m’ont beaucoup marquées. Parmi mes notes prises, je vais à la découverte de la voix du poète qui se nourrit des sillons de la terre. L’émission est surtout axée sur la poésie en grande partie.Les corolles du temps Editions Les Poètes Français
Prix 15 eurosMes yeux se sont posés sur toi
Mes yeux se sont posés sur toi avec la passion qui devient une ronde
Qu’accompagnent tes jambes de lumière et quelques lettres irisées.
J’ai longtemps brûlé en silence avec l’espoir que ma bouche erre sur la tienne.
La lune donne des nouvelles de mes rêves en laissant couler des larmes
Dans les limites du ciel entre l’abri et la consolation pour aller vers le sud.Je tente de semer ma voix parmi les pluies annonciatrices
Qui laveront les peines contagieuses et qui piétineront les vents nerveux.
Le soleil mouille aussi le bonheur et la beauté chante la nuit.
Sur les planches du jour les femmes nocturnes gardent leur candeur.
Elles posent sur les petites branches vertes des perles de rosée.Les lèvres collées à l’univers je montre les couleurs du rêve
Parmi quelques petites miettes d’une conversation amoureuse.
J’écris sur les roses le nom de cette femme qui joue des valses douces
Sur un piano jusqu’aux heures hautes au moment où les fleurs
Donnent de l’or aux abeilles tout près d’un fleuve d’eau vive.Feuilles de route sur la chevelure des vagues Editions Les Poètes Français - 2016
Grand Prix de la ville d’Oloron Sainte-Marie aux Jeux Floraux du Béarn –
Pau novembre 2015 – 15 euros -Dans Feuilles de route sur la chevelure des vagues - Des poèmes et des feuilles de route
La montée vers les neiges éternelles (Annapurna Népal) - Shan (moine tibétain) - Une feuille de route indienne (Inde) - Sur la route des Cévennes - Le porteur de mémoire - Feuilles de route saisonnières (Conques) - Le temps de l’éveil (Cordes en Ciel)Recension : Christian Malaplate - « Feuilles de route sur la chevelure des vagues. » Editions les Poètes français. » - 2016 - format 15x21- 83 pages.
Indéniablement il s’avère nécessaire d’aborder l’ouvrage de Christian Malaplate « Feuilles de route sur la chevelure des vagues. »- comme un long carnet de voyage où déferlent les images et émotions noyées de brume et d’écume.
C’est un livre de bord consignant les phases de vie et d’expérience.
Christian Malaplate joue sur la force et l’agencement des mots dont la trame révèle une richesse extrême.Le verbe est ciselé comme un bijou d’Ispahan. L’écriture impose sa couleur, le langage est presque d’un autre temps. Nous voguons entre poésie, légendes et narration. Ce besoin de conter, cette volonté narrative en arrivent parfois à faire que la poésie se retrouve au second plan.
Environné des poèmes et textes de Christian Malaplate, je me sens dans la bibliothèque d’un érudit, d’un philosophe ou d’un moine copiste environner de parchemins enluminés.
L’allégorie même de l’esprit d’un lettré de haute connaissance.
« .../...parmi les enluminures et les sombres cloîtres. »
« Où s’agglutinent les tableaux familiers dans une bibliothèque pleine d’anticipation. »
Notre poète joue avec l’étrange, le mystère, les ambiances insolites en rendant hommage à la mémoire.
« Il y a des fleurs maladives qui chantent des poèmes d’amour mystiques. »
Le voyage se poursuit dans un univers fantastique, irréel ou l’on ne discerne plus la part du réel et celle de l’imaginaire. Nous côtoyons un mysticisme latent, la formule alchimique n’est jamais très loin.
« Parmi les teinturiers de la lune et leur étrange alchimie. »
Christian Malaplate sait souligner les aspects fragiles de la vie, les humbles instants de bonheur et de plaisir, le souffle léger de la femme aimée sur l’épaule dénudée, le jus parfumé des fruits de l’amour.
L’amour recèle ici des effets de magiques métamorphoses.
« L’amour, dans nos moments intimes, modelait nos corps. »
Une poésie nourrit de réflexion qui nous transporte haut et loin. Sorte de panthéisme latent, la proximité avec la nature est évidente, je dirais même incontournable, car que serait l’homme sans elle, sans cette fabuleuse fusion universelle ?
Rien ! Il n’existerait même pas.
Cependant son orgueil et sa suffisance aveugles font qu’il a tendance à oublier l’enjeu, sciant dans son acte irresponsable la branche sur laquelle il est assis, tout en piétinant le jardin qui le nourrit.
Il est fréquent chez Christian Malaplate d’écrire sur les traces du rêve, de nourrir son encre de symboles universels, des sèves de la nature, il tente de fixer l’éphémère en quelques vers.
Il demeure attentif aux chuchotements de la nuit, aux chants des étoiles et aux murmures des arbres séculiers. Il s’exile tel un poète ermite dans ses grands espaces de paix et de solitude intérieure :
« Je pars en suivant les empreintes de la terre et le baiser du vent.../... »
« Pour retrouver la confiance du monde extérieur. »
La nuit occupe une place prépondérante dans la poésie de Christian Malaplate, elle est révélation, se fait vectrice d’images indéfinies, le noir devient lumière, éclat d’écume et sel légendaire. Par la poésie ce dernier retour à la substance mère, il y poursuit sa voie initiatique, une quête conviant à l’harmonie.
Bien au-delà des religions, des dogmes infantiles, des semons aliénants, il caresse la philosophie, la sagesse indienne afin de se préserver au mieux des apparences et du paraître.
Christian, Malaplate côtoie les interrogations métaphysiques, interroge l’universel et les lois cosmiques autant que puisse.
Sans oublier la question suprême et incontournable de la création, du mystère de l’humanité.
Est-ce « Dieu » qui créa l’homme ou plutôt l’homme qui s’inventa des «dieux » ou un « Dieu » ? Par nécessité de référence à des forces supérieures.
L’interrogation demeure en suspend ! Qui en possède la clé ? Les poètes peut-être par instinct ou intuition.
Avec humilité Christian Malaplate ouvre une voie, qu’importe la finalité, il chemine. Le carnet de route à la main avec l’extrême conscience de notre fragilité humaine. L’interrogation oscille entre le Taj Mahal une des merveilles universelles et l’ombre d’une grande âme indienne Rabindranath Tagore rôde, la symbolique ésotérique du Khajurâho interroge, ainsi que le mystère sacré de Bénarès qui nous ouvre les portes du nirvana.
Retour aux sources de la sagesse, du bon sens des philosophies indiennes. Force est de constater que pour l’heure depuis Ghandi, Tagore, Aurobindo, Krisnamurti, notre siècle est en perte de valeurs, d’idéaux et de repères identitaires dont nous aurions de plus en plus besoin.
Devenu porteur de mémoire Christian Malaplate cherche le vrai «-dieu » d’amour, l’espoir demeure il porte en lui un futur à construire, mais pourrait-il réellement l’ériger.
En ce temps d’éveil et d’interrogation une réponse possible se trouve-t-elle peut-être dans le symbole eucharistique.
En mémoire de son grand père ayant perdu toute certitude en l’homme après un passage en enfer de quatre ans 1914-1918 sur le tristement célèbre -«-Chemin des Dames. » que je connais très bien et où l’herbe un siècle plus tard n’a pas toujours repoussée partout.
«J’ai surtout perdu mes certitudes en l’homme et je cherche toujours un dieu d’amour. »
Mais confiant en l’acte de poésie notre porteur de mémoire, Christian Malaplate poursuit ses rêves et chimères.
L’œuvre continue, le meilleur restant à venir et nous l’attendons !
Michel Bénard.
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