• Poèmes*2* :

     

    MUSIQUE 

     mettez le son

     

      

     

    Poèmes*2* :

    Choix de poèmes du recueil "Un coin de vie près de la porte du temps" :

     

    Le Lac de l’Ouest

    Dans les eaux bleues scintillantes d’un lac entouré de plantes luxuriantes, des montagnes verdoyantes se reflètent.

    Les nénuphars décorés de magnifiques fleurs de lotus s’étalent le long des rives du lac.

    Les fleurs d’osmanthe exhalent un parfum suave.

     

    Dans les nombreux parcs et jardins peuplés de myriades de fleurs on découvre de magnifiques pavillons, des pagodes, des tours aux murs gravés de légende et quelques roches sculptées. 

    Le jardin chinois est une reproduction du cosmos en miniature. Sa disposition est une source d’harmonie et d’équilibre entre le yin et le yang permettant la circulation de l’énergie universelle.

    Il faut écouter le chant des rossignols dans les saules ondoyants et contempler la danse des poissons. Peu à peu on atteint une tranquillité du corps, une modération des paroles et la compréhension du regard.

    Au bord d’une berge plantée de saules et de peupliers, je m’allonge sur l’herbe qui embaume. Cette herbe paraît-il elle adoucit les âmes écorchées par la vie.

    Tout près un petit pavillon décoré de cristaux roses et jaunes et de quelques fragments de jade laisse échapper l’odeur du bois de santal. 

    Un léger vent apporte quelques pétales et quelques volutes d’encens.

    Le tintement d’une cloche annonce le soleil qui se couche et les ombres qui commencent à s’étirer.

    Dans le ciel la lune resplendit comme de la soie blanchie.

    Un léger froissement me fait tourner la tête. Une femme vient de sortir du petit pavillon.

    Elle avance vers moi. Elle vient m’offrir des accessoires de calligraphie et de peinture et du thé aux grains de lotus et aux fleurs de cerisiers.

    Puis elle se met à danser dans des mouvements lents et harmonieux.

    Elle porte deux nattes de rubans colorés qui dessinent sur sa nuque deux bouquets de camélias.

    Entre ses sourcils, scintille une feuille d’or finement ciselée. 

    Ses joues sont légèrement poudrées de rouge pâle. Ses lèvres portent deux touches vermillon en leur centre comme deux pétales de fleurs de prunier.

    Sa robe de soie plissée s’ouvre en dansant comme une pivoine.

    Elle bouge gracieusement ses bras qui sont drapés de longues manches peintes.

    Dans le filet lumineux de la lune, ses mains s’inclinent, se recourbent avec gracilité. 

    Les manches s’ouvrent comme des ailes de papillon et les bras comme un éventail.

    Je suis ses évolutions en me libérant d’un trop plein inutile.

    Elle m’invite à peindre et à calligraphier sous l’influence d’une énergie nouvelle en buvant mon thé.

    Sur le tableau je peints l’aube printanière, la lune d’automne sur le lac calme, l’essence du lac et la fameuse scène du pont brisé qui laisse entrevoir une vue céleste.

    La femme a rejoint son petit pavillon son visage est devenu un voile doré comme un petit soleil de nuit.

    J’écris en calligraphiant les mots :

    La beauté est une rencontre jaillie de la senteur du sol originel.

    Ne laisse pas en ce lieu les mouvements de ton corps ni les bontés de ton esprit, mais seulement quelques traces de tes pas. Afin qu’un jour le vent s’initie à ton rythme, à ton silence et à ton cri.

    Et qu’il fixe enfin ton chemin.

    *Carnets de route Chine MAI 2008

    *Lac de l’Ouest HANGZHOU. / Montpellier juin 2010

     

     Poèmes*2* :

     

     

    Sur les pentes de l’Etna 

    J’ai vu les coulées de feu mordre les rochers basaltiques,

    Et étaler des nappes de souffre parmi les arbres dévorés par les flammes.

    Le ciel se noircissait dans le tourbillon de particules gazeuses,

    Et petit à petit d’épaisses ombres dansantes dessinaient la nuit.

     

    Des ondes se propageaient à l’intérieur de la terre et secouaient par saccades

    Des villages entiers, des restes de ruines et des lieux à moitié enfouis.

    Tout concourait à donner des scènes de fin du monde,

    Comme si l’apocalypse venait balayer toute la création.

     

    Le vent était fou furieux et ne demandait qu’à faire valser tout en poussière.

    Il transportait par moment une foule d’objets inattendus.

    Il décoiffait sans relâche toutes les futaies, toutes les haies,

    Tous les versants embrasés et tous les pitons léchés par les boules de feu. 

     

    La terre avalait les laves dans des bruits d’engorgement et de sifflement.

    La matière en fusion faisait de larges croûtes incandescentes,

    Des monticules de cendres et des rigoles continuelles de magma.

    Des fumerolles apparaissaient parmi les fissures du sol.

     

    Le paysage était empli de nuées ardentes et de panaches volcaniques.

    Il devenait à la fois étonnant d’artifices et tragique du destin des hommes.

    Il donnait des vibrations émotionnelles et des souffrances contenues.

    Il réveillait les échos lointains des paroles en héritage et les peurs ancestrales.

     

    *TNA/SICILE Juillet 1998 Carnet de route Montpellier 24 août 2010

     

    Poèmes*2* :

     

     

     

     

    Je rêve de doucereux amours et de beautés mystiques.

    Dans mon cœur tout garni de tristesse

    Je rêve de doucereux amours et de beautés mystiques.

    Je suis un bonheur que ravit toute clarté.

    Mon âme est en désordre et j’aspire aux plaisirs les plus doux.

    Mon amour est plein d’odeurs légères et de doubles lumières.

     

    C’est vous que j’attends comme un rare parfum dans un précieux vase.

    Je vous aime déjà vous qui connaissez si bien le lent frôlement des caresses.

    Votre voix ruisselle de mille éclats charmants et rend le printemps si précoce.

    Je veux boire à vos lèvres pour connaître un ciel de désir.

    Le baume est dans votre bouche et mon âme est prête à s’exhaler.

     

    Je laisse couler les heures dans l’harmonisation de chants et de baisers.

    Nous entrons dans une nuit de rose aux ébats languissants.

    Vous êtes le chant suprême et moi l’écho de choses surprenantes.

    Le vent s’initie à votre rythme, à votre silence et à votre cri.

    Nous conjuguons ensemble dans l’alphabet d’une argile nouvelle.

     Nous pressentons les fibres du bonheur et les moments étoilés.

    *MONTPELLIER

    *04 décembre 2010

     

    Poèmes*2* :

     

     

     

     

    J’ai vu dans le soleil noir

     J’ai vu dans le soleil noir la naissance du chaos

    Et les dérives élémentaires des consciences profondes.

    Couleur de sang : de la vie à la mort.

    L’homme esclave chante et danse pour défier l’humiliation.

    Il porte le masque de souffrance et de lutte depuis la nuit biblique.

     

    Les fleuves drainent des nappes huileuses le long des rives hachurées.

    Les eaux du baptême cachent les noires servitudes.

    L’enfant naît déjà avec des cicatrices et grandit avec des mains de révolte.

    Le vent ne sèche plus les pleurs puisque le miroir est brisé par de faux testaments.

    L’alliance des peuples se consume dans les braises du buisson ardent. 

     

    Dans les gerbes de blé prennent forme les langues de feu dans un flamboiement

    D’ombres étranges, difformes et pleines de sombres récits apocryphes.

    Des pierres de route, de temple et d’autels de sacrifice protègent des cruels brasiers.

    Elles deviennent par la suite des stèles, puis des mémoires érodées par le temps.

    Un ensemble d’oratoires et de pierres levées trace le chemin du pardon.

     

    Des vautours à tête d’or déchirent la chair tressée comme une liane.

    Les frères de sang tentent de retenir l’esprit hors des chaînes et des fers.

    Mais parfois les pauvres pantins désarticulés dansent sur des cadavres suppliciés.

    Alors les dieux innombrables ballottent les êtres humiliés vers le banquet funèbre.

    Ils boivent le sang mêlé qui s’écoule dans une terre de fusion et d’alibis divins.

     

    Les grands airs d’orphelin entrechoquent les mots dans le tumulte du fer et du feu.

    Ils tentent d’établir des correspondances et des relations intimes entre l’homme

    Et les mythes immémoriaux très enfouis au cœur des choses et de l’arbre de vie.

    Dans les ténèbres, s’échelonnent les points d’ancrage qui nous guident

    Et qui nous engagent vers un dialogue secret avec les éléments.

     * MONTPELLIER

    *01 janvier 2011

     

     Poèmes*2* :

     

     

     

     Dans le grand silence de la nuit

    Dans le grand silence de la nuit, je marche vers des pôles imaginaires.

    J’entre dans un chant venu d’ailleurs avec le Verbe qui apaise les ondes.

    Je cultive mon jardin intérieur dans le fondement des couleurs ciselées.

    Je capte les faisceaux des symboles en pénétrant dans les cercles de la béatitude

    Parmi les eaux de la nuit des temps et la mémoire ancestrale des hommes et des dieux.

     

    Dans le grand silence de la nuit, je rencontre des folies brûlantes,

    Des peines aux blessures insondables et les interrogations du regret.

    Je cherche à faire danser les mots dans le cri de la vie et dans les miroirs sphériques.

    Une alchimie secrète naît entre le sens caché des choses et l’usure des jours perdus.

    Elle efface lentement les cicatrices intimes et les départs inattendus.

     

    Dans le grand silence de la nuit, j’écoute les longs échos des voix qui se sont tues.

    Je façonne les nervures des éclats émotionnels et des murmures du cœur.

    Je navigue entre le pays natal et cette contrée sauvage où tout est possible,

    A la recherche d’un monde nouveau, à la quête d’une terre promise.

    Mes mains dessinent des figures fugitives et des fabuleux bestiaires enluminés.

     

    Dans le grand silence de la nuit, les grands vents semeurs de palabre,

    Voyagent parmi les brisures d’étoiles et les lunes tentaculaires.

    Des morceaux de musique s’accrochent à des visages aimés, à des souvenirs inachevés.

    Des ombres évanescentes dansent dans le reflet d’une lune rousse.

    Elles se transforment en étranges clapotis puis elles partent dans une sarabande échevelée.

     

    Dans le grand silence de la nuit, je voyage dans des brumes parfumées,

    Dans des galeries translucides, dans des espaces mobiles et dans des sanctuaires animaliers.

    Les cercles s’agrandissent. J’entre dans la nuit profonde, hors des limites humaines.

    Je deviens un buveur d’horizon qui traîne sur les chemins de l’errance et de l’exil.

    Il y a la terre des origines, le soleil des solitudes et tous les ferments de discordes.

     

    Dans le grand silence de la nuit, je nage dans les eaux du secret, dans les eaux de l’alchimie intérieure,

    Dans les eaux métamorphosées de l’inconscient et dans les eaux primordiales du monde.

    Je chemine dans l’univers des ondes vers les langues de feu et les illuminations de l’esprit.

    Je traverse des territoires étranges, des cités interdites, des forêts symboliques,

    Des enclos d’innocence, des domaines d’amour et des lieux de contemplation absolue. 

     

    Dans le grand silence de la nuit, je pose mes mains sur des crânes. J’entre dans un humble apostolat.

    J’égrène des phrases apocryphes, des mots cartographiques et des attentes salvatrices.

    Je parlemente avec des bruits avant-coureurs. Je dénude mes saveurs éduquées.

    Je bois tous les sucs et toutes les sèves de mon jardin secret

    Avant d’entrer dans des cathédrales de lumière et de suivre les chemins de jouvence.

     

    Dans le grand silence de la nuit, je découvre le passage du dense au subtil, 

    De la matière à l’esprit, le courant de la vie, de la mort et celui de la conscience.

    Je devine l’arbre de vie qui a pour sève la rosée céleste et l’harmonie parfaite.

    Je porte dans mes bras la gerbe de blé qui symbolise la fécondité de la terre.

    Je décortique mon âme, je sais que la lumière de l’aube approche.

     *MONTPELLIER 09 mai 2011

     

    Poèmes*2* :

     

     

     

     

    Mère, toi qui reposes parmi les prairies éternelles

     Mère, toi qui reposes parmi les prairies éternelles,

    J’ai répandu les cendres de ton fils aîné dans un lieu de souvenirs.

    Dans le jardin fleurissent toujours tes glaïeuls et tes roses blanches.

    Le vieux chêne qui fait tant d’ombre commence à perdre son écorce.

    A son pied j’ai laissé ta chaise en osier sur laquelle tu aimais t’asseoir.

     

    Mère, toi dont l’agonie a duré toute une nuit,

    Ton fils aîné m’a parlé longtemps de toi avant de fermer les yeux.

    Il était le petit garçon ensoleillé par la douceur de tes mots,

    L’adolescent en souffrance dans l’internat d’un collège,

    Le jeune homme qui découvrait les couleurs irisées de l’amour.

     

    Mère, toi dont l’absence nous rend si orphelins,

    J’ai longuement caressé le visage de ton fils aîné,

    Comme tu le faisais quand il était si triste de te quitter.

    Il te cherchait dans ses rêves tourmentés,

    En espérant que tu serais là pour apaiser le mal qui le rongeait.

     

    Mère, toi qui vis toujours dans nos pensées,

    J’ai dit à ton fils aîné combien tes mains ont rempli notre vie.

    Elles étaient à la fois l’argile, les signes apaisants et les élans prometteurs.

    Elles atténuaient les images étranges de nos nuits aux baisers d’encre.

    Il t’a appelée une dernière fois avant d’entrer dans le mystère du Verbe.

     

    Mère, toi qui es entrée dans le silence de la parole,

    Pour le repos de ton fils aîné, j’ai lu en compagnie de ta fille 

    Les feuillets sacrés du Livre de l’amour qui célèbrent les eaux primordiales, 

    La semence de l’arbre de vie, le cycle des échos en souffrance au champ fleuri de l’amour.

    Nos mots deviennent des offrandes au cœur de l’aube silencieuse.

     *MONTPELLIER

    *02 juin 2011

     

     Poèmes*2* :

     

     

      

    Au bord d’un petit lac

     Au bord d’un petit lac, enfoui dans un écrin de montagne,

    Une dame au beau visage lisse, aux yeux d’un noir profond,

    Habillée d’une longue robe blanche joue du violon.

     

    La lumière tamisée des nuages donne à ce rendez-vous inattendu,

    Un tableau idyllique plein de douce rêverie qu’entoure une légère brume rose.

    Elle joue une musique qui transporte les sens parmi une herbe épaisse parsemée de bleuets.

     

    Les papillons et les abeilles se sont posés sur des jonquilles, des chardons bleus,

    Des gentianes et des ancolies pour écouter le son mélodieux qui s’élève vers les crêtes enneigées.

    Tout parle d’une rencontre amoureuse qui s’éveille dans la lumière intense des nobles sentiments.

     

    La dame au beau visage lisse, vient de poser son violon sur un rocher en partie couvert de mousse rousse.

    Je lui fais un signe gracieux de la main dans le silence qui précède à nouveau la musique.

    Elle lève les bras et lentement elle entame quelques pas de danse dans une gestuelle bien rythmée.

     

    Tout autour de nous, des petits bosquets de sapins, de genévriers, de mélèzes, 

    Des touffes d’épineux, de lentisques et de myrtes forment l’ourlet d’un champ

    Où apparaissent quelques étendues d’eaux éphémères parfois phosphorescentes.

     

    La dame au beau visage lisse, dans une sorte de tarentelle m’invite à danser.

    Là au milieu d’un joli parterre de myosotis nous célébrons le chant de la nature.

    Nos pas nous entraînent dans une ronde fusionnelle où nos mains dessinent des petits soleils argentés.

     

    Elle reprend son violon pour jouer toute une suite de danses masques et bergamasques, 

    Le chant du violon brisé, l’aube des jours rougissants et l’infini voyage du livre des nuits.

    Puis la dame au beau visage lisse, disparaît laissant sur le rocher la trace du violon.

    MONTPELLIER

    *22 juillet 2011

     

     Poèmes*2* :

     

     

      

    La nuit au milieu du silence 

     Je baptise. J’enterre.

    Je suis au commencement. Je suis à la fin.

    Il y a la nuit qui m’attend au milieu du silence.

    Les odeurs étincellent aux narines du temps.

     

    Je confesse les traits sournois et les litanies sans fin

    Au creux des ombres noires enfouies au fond des caveaux.

    Les herbes amères du désir entrent dans l’école des ténèbres

    Parmi les ombres fugitives de la grâce et le parfum de la solitude.

     

    Je bénis les passants de l’absolu qui partent vers les prairies verdoyantes

    Et qui traversent le fleuve des larmes.

    Ils font halte dans le jardin de l’âme

    Pour cueillir les aromates de la guérison.

     

    J’écoute les voix clandestines qui troublent celles des vivants,

    Les murmures des morts et les chants des visages escarpés.

    La chair noire de la mémoire transite un passé immémorial.

    Le vent nomadise le corps de la terre et le sang des lettres.

     

    J’accorde des pouvoirs aux mots, aux vocables les plus familiers.

    Je cherche le pain qui donne au cœur de l’homme le miel le plus doux,

    Les fêtes de lumière, la nuit transfigurée de l’âme et le vin de l’eucharistie.

    Il faut que l’homme intérieur saisisse le Verbe de vie. 

     

    Je baptise. J’enterre.

    Je suis au commencement. Je suis à la fin.

    Il y a la nuit qui m’attend au milieu du silence.

    Les odeurs étincellent aux narines du temps.

     * MONTPELLIER

    *02 août 2011

     

     Poèmes*2* :

     

     

     Choix de poèmes du recueil "Les harpes du vent sur les chemins secrets des nuages" :

     

    Un après-midi d’automne, je vous ai croisée …

     Un après-midi d’automne, je vous ai croisée dans la rue des Feuillantines,

     Vous étiez si charmante. Je fus si troublé que votre image est restée en mon cœur.

     Toutes les nuits vous passez dans mon rêve, si belle parmi une floraison de fleurs.

     Je pense à votre regard si profond et à votre chevelure brune. 

     

     Je vous aime et bien des baisers vous attendent.

     Je retiens précieusement, le peu de temps que je vous aurai vue dans ma vie.

     Je n’ai rien de vous que ce délicieux souvenir.

     Je ne me résigne pas à passer ma vie sans savoir où vous êtes.

     

     Je sais où se trouve le bonheur. C’est dans la rue des Feuillantines.

     Je ne songe qu’à vous aimer, qu’à vous dire des choses tendres.

     C’était à 17 heures que je vous ai croisée et mon amour est devenu couleur de thé.

     Depuis tous les jours à cette heure si exquise je vous attends.

     

     Je me dis qu’un jour, je viendrai vers vous silencieusement avec des fleurs.

     Je vous demanderai si je peux remonter la rue des Feuillantines à vos côtés.

     Je vous dirai que les plus beaux jours de ma vie sont ceux où j’ai pensé à vous.

     Alors peut-être sans un mot vous glisserez votre main dans la mienne.

     *LACANAU-OCEAN

    *06 novembre 2011

     

     Poèmes*2* :

     

     

     

    Je suis un voyageur sans bagage

     Je suis un voyageur sans bagage sur un vieux quai de gare dans l’attente d’un hypothétique train.

    Dans le désert de ma mémoire, la solitude a effacé quelques couleurs du temps.

    L’horloge n’indique plus l’heure. Elle semble figée dans l’éternité indifférente au monde.

    Dans un jardin perdu : quelques lilas et quelques pommiers tentent de fleurir.

     

    Ma vie n’est pas un malheur. Elle s’inscrit seulement dans une errance maladroite.

    Elle se retrouve dans un journal inachevé parmi des brouillons de vers et des silences abrupts.

    Je ne connais pas de correspondance au train que j’attends ni les bruissements du quotidien.

    Je n’éprouve aucune fatigue juste le ballottement dans les draps brûlants de la pensée.

     

    Il y a encore sur mes mains l’envie de caresser les blés et de chasser les guêpes.

    Je continue mes conversations nocturnes tout en partageant avec le vent la graine folle.

    Je brode mes derniers pas de l’odeur des pluies et de la mosaïque des derniers soleils hors- saison.

    Le monde est plein d’ombres. La lune fait rougir les bruits du cœur et les bulles du songe.

     

    Je connais beaucoup de chemins. J’accompagne parfois des caravanes de tristesse.

    Puis je me rappelle les légendes d’allégresses anciennes sur des lèvres incendiaires.

    J’accorde les notes préliminaires aux images amies et aux chimères roses

    Dans le balancement d’une brise qui épand des senteurs dans un écho de cristal.

     *MONTPELLIER

    *23 décembre 2011

     

     Poèmes*2* :

     

     

      

    Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes

      Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes. 

     Mon île noire, entre les vapeurs marines, s’éloigne loin des récifs.

     J’entre dans la haute mer au moment où les étoiles pavoisent mon désespoir.

     L’étreinte obscure se mêle à la longue houle tiède qui agite l’étrave. 

     

     Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.

     La lueur du phare dessine encore quelques silhouettes éphémères.

     L’écume se charge de donner une collerette aux vagues impassibles.

     Les murmures montent et descendent. Ils traînent des grains de sable.

     

     Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.

     Les fleurs maladives s’en sont allées au gré du vent nouveau.

     Les ombres houleuses de ma tête commencent à passer par-dessus bord.

     J’ai ferraillé longtemps avec mes contradictions pour obtenir un silence azuré.

     

     Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.

     Des albatros majestueux effleurent les eaux miroitantes.

     Ils poursuivent leur route vers des terres qui hument les orages. 

     Je vogue, à l’heure tendre du hasard, au rythme des voilures.

     

     Ton chant d’amour m’a fait sortir des nuits dérivantes.

     J’ai maintenant tracé ma route au cœur fertile de la mer.

     J’arpente un ciel infini avec un sextant tout couvert de légendes marines.

     J’entends ton chant d’amour comme un baiser sur un bouton de rose.

     * MONTPELLIER

    *30 décembre 2011

     

     Poèmes*2* :

     

     

     

     Je m’aventure dans les recoins inconnus de la nuit

     Je m’aventure dans les recoins inconnus de la nuit,

    Sur un prélude, tiède de tendresse,

    Qui accompagne les premières heures d’un amour.

    Je découvre dans les détours intimes, 

    Les îles vierges de mon imagination,

    Le parcours rituel au hasard des tentations éphémères.

     

    Sur le chemin, tout garni de roseaux et de lauriers roses,

    Je longe le fleuve sacré avec sa rumeur d’écriture et sa voix du passé.

     Je prononce des mots qui appartiennent à une langue inconnue.

    Dans les embrasures des paroles, je bois un peu d’eau,

    Avant de continuer à marcher vers les jardins cachés,

    Peuplés d’arbres de vie et de fruits gorgés de jus.

     

    La nuit favorise l’unité du ciel et de la terre.

    Des livres reposent sur un autel de marbre poli.

    Ils contiennent des textes bibliques, la préciosité des pierres

    Parmi d’étranges talismans et des formules d’alchimie.

    Ils parlent aussi d’une terre douce, tempérée,

    Abondante en arômes et en fleurs à l’ultime extrémité du monde.

     

    Je croise une beauté étrange qui m’égare dans un surcroît de flamme.

    Elle me fait entrer dans le règne sauvage des eaux désertes et des plaines nues.

    Me voilà errant, enveloppé de   brume et de pressentiment.

    J’entends des sons aux mille visages qui m’offrent la joie d’un fol espoir.

    J’ai dit à mon amour que le vent creuse les sentiments

    Et qu’Il élabore un nuancier de ciel rose et de nuit violette.

     *MONTPELLIER

    *02 février 2012

     

     Poèmes*2* :

     

     

     

    Dans la rue des Feuillantines, je vous ai croisée …

      Dans la rue des Feuillantines, je vous ai croisée un après-midi de printemps,

     Un foulard de soie noué sur la nuque couvrait vos cheveux bruns.

     Je me rappelle vos yeux d’un joli marron velouté, votre teint mat,

     Vos pommettes hautes, l’élégance de votre démarche, 

      C’était un petit bonheur printanier avec du soleil au cœur.

     

     Dans la rue des Feuillantines, il y a une jolie fleuriste

     Qui vend des bouquets d’amour avec des petits billets doux.

     Un horloger qui promène les heures les plus claires

     Parmi un monde étonnant de tic-tacs et de trotteuses fantaisistes.

     Des feuillages opulents ombrent des rosiers carmin.

     

     Dans la rue des Feuillantines, je vous ai retrouvée un jour de douce lumière.

     Vous étiez assise sur une balancelle blanche, dans un jardin inondé de glycines.

     Vous lisiez à haute voix des poèmes qui parlaient des cèdres du Liban,

     Des roses d’Ispahan, des jardins suspendus de Babylone,

     Et des déserts où errent des esprits coureurs de sable.

     

     Dans la rue des Feuillantines, des comptines d’enfants

     Font des rondes autour du kiosque à musique.

     Un boulanger dore des courbes de lune et des petits pains étoilés.

     Un chapelier expose dans sa vitrine des chapeaux et des casquettes

     Qui volent selon des formules mystérieuses.

     

     Dans la rue des Feuillantines, vous m’avez invité à venir auprès de vous. 

     Nous avons lu ensemble La magie des lieux, le silence du temps, 

     Les couleurs des nuits printanières, la douceur des journées automnales, 

     La fragilité des contes d’hiver et la folie des feux de l’été.

     Puis nous avons remonté main dans la main la rue des Feuillantines.

     *MONTPELLIER

    *17 juin 2012

     

     Poèmes*2* :

     

     

     

     

     


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