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Salle Pétrarque * poèmes 2016
MUSIQUE
mettez le son
de 18 h. à 21 h. * Entrée Libre
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Depuis novembre 2008
La délégation régionale de la Société des Poètes Français organise
le deuxième jeudi de chaque mois une soirée de poésieEn première partie :
Rencontre avec l'oeuvre d'un poète connu ou méconnu
En deuxième partie :
présentation d'un poète qui n'a pas encore publié ou qui vient de publier son premier livre
Dans chaque soirée Scène ouverte aux poètes qui souhaitent lire ou chanter leurs textes.*
Pour toute information : Christian MALAPLATE délégué régional
– téléphone 0681076141 Christian.malaplate@wanadoo.frSi vous désirez connaître les thèmes choisis en 2008/2010 et 2011/2012
Vous pouvez me les demandervous trouverez ci-dessous l'année en cours
pour les autres années 2008 à 2015, elles sont disponibles
sur simple demande
Poèmes des participants
Poèmes de quelques participants à la soirée de poésie du 8 décembre 2016
Pieds nus sur la terre sacrée (textes des indiens d’Amérique du Nord)
Pieds nus sur la Terre / Poème de Frédéric FEUTRIER
Pieds nus sur la Terre dévoilée par les rayons d’un âge qui se lève mon âme rêve éblouie et insoumise dans l’aurore promise mon âme fière et altière
Pieds nus sur la Terre environnée de mystère mon âme s’envole dans une danse folle tourbillonnant dans les nuages et la splendeur de l’éther
Pieds nus sur la Terre hâlée dans le sillon de l’extase mon cœur s’embrase et répand ce parfum de mystère dans l’horizon ouvert
Tel un regard clair posé sur le ciel la lumière d’une heure nouvelle déploie ses ailes
Pieds nus sur la Terre sacrée Par une nuit sans âge la Terre dévoile son immémorial secret comme un insigne hommage
Pieds nus sur la Terre qui danse trainées d’étoiles profanées dans l’éclairage de villes damnées et l’ombre de leurs désirs fanés sur la tombe de l’inconscience
Pieds nus sur la Terre sacrée sous le voile nacré des étoiles l’horizon blessé épanche le sang de son visage versé sur d’uniques paysages
Et les hommes s’affairent sous une pluie de fer noire comme les nuages d’un ciel d’orage
Pieds nus sur la Terre sacrée dans le sillage de l’aurore l’humus s’évapore le flottement des sens en une légendaire clairière Non pas un mirage mais le voyage d’un homme sage Et lentement les bruits s’estompent tandis que dehors l’orage gronde
Pieds nus sur la Terre sacrée j’écris ce chant pour tous Ses enfants unis par le même sang et pour tous les océans ce chant qui se perd sous les rayons de la lune dans les tourbillons et l’amertume de l’écume nacrée
Pieds nus sur la Terre sacrée l’encens de ces paroles s’élève en une intense parabole reflétant d’immémoriales secrets sous la lueur lactée des étoiles et dans la brume opalescente tandis que mon âme danse réveillant le mystère de la nuit dans le sanctuaire d’un amour infini
Pieds nus sur la Terre voilée par les vapeurs de l’aurore et la magie silencieuse de la nuit la flamme de ces paroles nourrit la Terre hâlée par les rayons d’un soleil et d’une passion sans souillure portés par une âme pure tel un orage sans nuages éclatant dans un ciel sans âge
Pieds nus sur la Terre sacrée j’écris ce chant pour tous les temps j’écris ce chant à l’univers et à la Voie Lactée qui répand Sa Lumière dans nos cœurs pénétrés de mystère
Je te sens en éveil près de moi.
Je te sens en éveil près de moi.
Tes longs cheveux reposent sur mon épaule.
Ton visage se colore d’un rose tendre.
Je prends dans ta main le goût de l’infini.
Les coquelicots rougissent le pré
Où serpentent silencieusement des rigoles.
Le vent parfois couche les hautes herbes.
Tout devient un tableau dans les pas d’un promeneur.
Cette soif d’infini suscite tant d’angoisse
Que j’ai peur de passer sans laisser de traces.
Pourtant j’ai gravé mes initiales dans l’écorce d’un arbre jeune.
Et mon cri se mêlera aux blancheurs d’un ciel si bas.
Je tente d’ouvrir les portes des nuages sur le fil étiré de mes rêves.
Je n’ai pas encore ressenti le goût acide de la séparation.
Je ne veux pas que mon âme enténèbre le jardin de la passion.
Sur les routes de la nuit je cherche le regard qui pardonne.
Il y a le vent qui transporte l’odeur des terres parmi les branches des saisons.
De longues confidences traversent des contrées vers une fenêtre côté levant.
Ainsi commence le voyage pour saluer une terre libre
Et dans une écriture secrète le temps livre de belles enluminures.
Christian Malaplate Mas du Gua 28 novembre 2016
Paroles indiennes
Apprends à observer. Chaque matin, la nature t’enseigne le retour de la vie. Chaque arbre est un objet de respect. Ne retiens pas les mauvaises pensées, les sentiments de colère, de crainte ou de culpabilité. Regarde les passer comme les oiseaux du ciel, sans laisser de traces.
La paix n’arrive jamais par surprise. Elle ne tombe pas du ciel comme la pluie. Elle vient à ceux qui la préparent.
La simplicité n’est jamais banale ni ennuyeuse. Sa richesse est infinie, sans cesse nouvelle pour celui qui regarde le monde avec des yeux neufs. Sois attentif au silence, protège-le car il contient tous les rêves des hommes.
Descends en toi et tu découvriras des soleils oubliés par les hommes, qui pourtant n’ont jamais cessé de briller. Arrache les rideaux d’ombre, contemple l’univers dans son infinie sagesse.
L’homme de sagesse ne se détourne pas de ses frères. Il les considère comme faisant partie de lui-même. Sans eux, il devient comme l’oiseau privé d’ailes, comme le poisson rejeté par la rivière, qui meurt asphyxié sur la berge.
L’Indien préfère le doux son du vent s’élançant comme une flèche à la surface d’un étang, et l’odeur du vent lui-même, lavé par la pluie de midi ou parfumé par le pin.
L’air est précieux à l’homme rouge car toutes choses partagent le même souffle : la bête, l’arbre, l’homme, tous épousent le même souffle.
La fraternité n’est pas réduite à la communauté des hommes, à son environnement immédiat. Elle s’étend jusqu’aux étoiles les plus lointaines.
Quand tu médites, le ciel s’ouvre à l’intérieur de toi.
Le guerrier est celui qui peut transformer, l'ignorance et l'agression en action juste. Parce qu'il comprend le processus de la pensée et les lois de la nature. Pour cela, Il n'a pas besoin d'armes.
Manuela Parra : Hommage au Poète Marcos Ana -Il y a quelques jours, à 96 ans la voix du Poète Marcos Ana se taisait à jamais. Un poète singulier qui nous offre une œuvre fondamentale d’amour en l’humanité. Ce jeune républicain espagnol de 18 ans, emprisonné dans les geôles franquistes en 1939, est resté libre. Et la prison n’a pas pu lui ôter la liberté de penser, d’écrire sans cesse son amour de la liberté.
-«Dites-moi comment est le baiser d’une femme,
Donnez- moi le nom de l’amour,
Je ne m’en souviens plus »
«Dites-moi ce qu’est un arbre,
Dites-moi le chant d’une rivière
Quand elle se couvre d’oiseaux »
Œuvres du Poète :
Poèmas desde la cárcel
España a tres voces
Decidme como est un árbol
Vale la pena de luchar….
...
Mi casa y mi corazón Ma Maison et mon coeur
Si salgo un día a la vida Si je reviens à la vie
mi casa no tendrá llaves : Ma maison n’aura pas de clé
abierta siempre a los hombres, Toujours ouverte aux hommes
al sol y al aire. Au soleil et à l’air.
Que entren la noche y el día. Que le jour et la nuit y entrent
Y la lluvia azul. La tarde. Et la pluie bleue et le crépuscule
El rojo pan de la aurora. Le pain rouge de l’aurore.
El campo : sus verdes mástiles. La campagne : ses fûts verts
Que la amistad no detenga Que l’amitié n’arrête jamais
sus pasos en mis umbrales. Ses pas sur mon seuil
Ni la golondrina, el vuelo. Ni l’hirondelle son vol
Ni el amor, sus labios. Nadie. Ni l’amour ses lèvres. Personne.
La casa y el corazón La maison et le cœur
nunca cerrados : que pasen Jamais ne seront fermés : qu’ils passent
los pájaros, los amigos, Les oiseaux, les amis
el sol y el aire. Le soleil et l’air.
Mère Nature - Virginia BLANCO
Je suis l'herbe fraîche
Et la mousse sur le rocher,
Je suis les pétales de fleurs
Qui ne veulent obéir,
Je suis la terre, le feu sacré,
Le vent qui courbe,
Je suis la mer qui enfante
Les rêves des innocents,
Je suis l'instant inassouvi
Et puis le moment où tu crois
Que le bonheur appartient aux anges
Dans un vert bosquet.
Je suis la rousse, la brune,
La divine blonde aux yeux fermés,
Pour mieux sentir la nature
Me créer et chuchoter tout bas :
Que la vie est en moi
Et en toi aussi,
Que le rêve n'est pas illusoire
Si tu le crées avec tes doigts,
Que le bonheur est à portée
Si tu sais le déchiffrer,
Que ta chance tu l'insuffles
Si tu apprends la confiance.
Je suis la vie
Qui aspire
Le tourbillon des éléments,
Je suis le paradis qui jouit
Avec les cieux
Posés en ton sein.
Je suis le tout,
Tu es moi,
Je suis la Terre Mère,
Ne me dénature pas !
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Attentive / Déchirée
Je porte mes craquelures
Dans un élan de survie
Et aspire le monde
Pour te l’offrir.
Souffle de tourments
Enlisé dans les méandres
De l’imposture.
Corps déchiré,
Harmonie étrange
Posée sur mon sourire
Qui défie les Dieux.
Rondeur du silence
Sur ma poitrine ouverte
Et mes entrailles
Dénouant les aveux.
Je suis assise
Sur le socle de vie,
Laissant l’empreinte
De mon galbe nu.
Œuvre, Claude Balgalier texte : Virginia Blanco (Atelier littéraire à Teyran le dimanche 20 novembre 2016)
Une vie
Le rouge-gorge posé
Sur les rides du monde
Eclaire son visage fatigué.
Les pétales s’accrochent
A la mélancolie
Et les mots s’échappent
Par ses prunelles bleues.
Comment nommer l’indicible ?
Comment nettoyer les erreurs ?
S’accrocher à la branche de l’espoir,
Laisser les corolles
S’ouvrir à la nuit,
Rejoindre l’autre rivage,
Ôter le foulard bleu
Pour adoucir ses traits
Avec le poids de l’existence
Comme seul ami.
Ecoute ses prières !
Ecoute le chant du rouge-gorge
Qui fait renaître les vérités
Et laisse les maux
Se peindre à l’horizon,
Figeant la beauté d’une vie.
Œuvre Léo-Vinh- texte : Virginia Blanco (Atelier littéraire à Teyran le dimanche 20 novembre 2016)
A L'ENVERS
Poète, ma terre tourne à l'envers !
Soleil orange, planète bleu délavé,
Mer gris pétrole, sable noir,
Tes oiseaux englués, ailes si lourdes.
Poète, peins les mots d'azur,
Rêve à l'écume et à la vague,
Retourne le sablier sur la plage désertée,
Multiplie le pain à l'envi.
Poissons retournés, boues rouges,
Espèces disparues,
Les fleurs pleurent leur abeille butineuse.
Poète, laboure un sol toujours fécond,
Sème tes graines fertiles,
Dessine les pétales de la pensée,
En ta main, un rameau d'olivier.
Source, tu perds ton eau,
Forêts détruites oubliées,
Larmes du glacier épuisé.
Poète, teinte de givre les glaces éternelles,
Allume les étoiles,
Réveille la brise de l'espoir,
Écrit l'amour sur l'arc en ciel du printemps.
Poète, ma terre tourne à l'envers !
*
VOICI VENIR LE TEMPS
Voici venir le temps du marcheur.
En tes mains la plume
Bourdon patiné par le temps,
Bâton d'espérance à la hampe d'olivier.
Depuis toujours tu marches
Sous un ciel drapé de voiles roses,
Semant des gouttes de lumière
Sur le bord du chemin.
Voici venir le temps du veilleur.
Tu trembles avec les cyprès sous le houppier,
Quand le vent se déchaîne.
Tes mots affûtés à la cire d'abeille,
Polis par la pensée,
Sont emportés par un souffle de clarté.
Dès que l'aube se pare d'une nouvelle robe,
Tu cueilles le jour entre ombre et lumière.
Sentinelles vigilantes, tes pépites d'espoir
Éclairent la nuit des guerriers aveugles.
Voici venir le temps du passeur.
Avant que les nuages n'avalent les étoiles,
Que le drap de la nuit n'étende son manteau de désespérance,
Ton flambeau rougeoie jusqu'à tutoyer le ciel.
Ton épée de lumière devient corne de brume,
Façonne une petite brèche dans le mur opaque.
Au loin l'horizon
Tout au bout du jour.
Nicole Portay
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