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    Poèmes *5*

     

     

    LA VOIX DANS LA NUIT (Les corolles du temps)


    La voix dans la nuit dit :
    Qu’il manque des étoiles au ciel
    Et que la lune boude le soleil.

    Etrange préambule parmi les échos lointains
    Où le chant des âmes en purgatoire
    Vient effleurer les pleurs des vivants.

    Ecoulement du temps sur les rives indolentes
    Des mystérieuses rencontres et des élans inattendus
    Vers un foyer où les flammes lèchent des noires pensées.

    La voix dans la nuit dit :
    Que l’évangile abreuve les consciences,
    Le long des quatre dimanches de l’avent.

    Que croire dans le déroulement des cérémonies nocturnes,
    Où les parfums d’encens troublent les regards.
    Ils invitent à marcher sur les chemins de la double alliance.

    Il est un moment où quelques couleurs vives
    Interrogent l’orient et ces multiples croisades
    Pour déposer sur l’autel les dernières certitudes.

    La voix dans la nuit dit :
    Qu’il faut sonder sa puissance intérieure
    Tout proche des urnes de la mort.

    Il faut se dire que le moindre fragment de l’univers
    Contient un message sacré et qu’il ne peut se dévoiler
    Que dans la nuit obscure de l’esprit.

    Une voix étrange sort de l’être
    Pour élargir le cercle de l’imagination.
    Elle appelle de nouvelles nourritures.

    Cette voix dans la nuit
    Marie le bien et le mal
    Pour exhaler son alchimie secrète.

    Et cette voix dans la nuit dit :
    Qu’il faut être rebelle
    A l’endoctrinement et à la pensée unique.

    Il ne faut pas tuer la passion,
    Ni ne mépriser le délire.
    Il faut seulement chercher une sœur à son âme.
    Une voix dans la nuit
    Te parle de sève et d’argile nouvelle
    Au seuil des ondes humaines.


    Chapelle SAINT-MARTIN 15 février 2015

     

    Poèmes *5*

     

    Feuilles de route sur la chevelure des vagues

    La lumière du jour tend sa joue au baiser nocturne.
    Des livres s’ouvrent de chapitre en chapitre.
    Les mots s’animent à la phrase incisive.

    Je suis le gardien des horizons.
    Je bois toutes les brumes
    Les nuits de pleine lune quand les loups hurlent.

    Le vent porte les semences des fleurs
    Dans les veines fécondes du printemps.
    Il caresse les pierres rouges et le clocher silencieux.

    Je hisse les voiles.
    Je fais un salut au ciel.
    Cap sur les îles isolées de l’inconnu.

    La lune en secret peigne
    La venue de la nuit et les cercles de la solitude
    Parmi les petites voix sans méfiance.

    Dans le vol nocturne des mouettes
    Je ne vois pas la parade des astres.
    Seulement je devine la profusion des coquelicots écarlates.

    Il y a toutes ses figures sans mémoire
    Qui brûlent le cœur des ombres
    Sur la dernière courbe des larmes.

    Les visages de l’océan
    Sur la chevelure des vagues
    Mordent l’eau noire.

    Je suis brut,
    Entouré d’une écorce torturée
    Et martelée par les rafales de vent sauvage.

    Je converse dans un alphabet sur l’image et ses métamorphoses.
    Les échos lointains des paroles en héritage,
    Habillent toujours les pièces silencieuses.

    Mas du Gua 1 mars 2015

     

    Poèmes *5*

     

     

    Temps de pierre


    Temps de pierre
    Dans le long cheminement de la chaussée des géants.
    Le granite résonne des litanies sans fin
    Venues du plus profond de l’humanité.

    Temps de marbre
    Dont l’écriture tombale donne du relief à l’histoire
    Sans cesse des générations renouvelées.

    Temps de prière
    Dans l’accomplissement des derniers adieux
    Parmi les fleurs artificielles et les plaques en partie effacées.

    Temps hors du temps
    Où les voiles du passé dansent à l’ombre des vieux chênes
    Dans un étrange manoir tout couvert de brume.

    Temps porte du présent
    Dans la ronde des fleurs dans un champ dentelé
    Parcouru par des rigoles trop argileuses.

    Temps de nuit
    Où les saveurs mélangées à des rêves
    Goûtent les mots désarticulés par des pas perdus.

    Temps qui suit
    Le long corridor aux portes innombrables
    Pour trouver la fenêtre qui donne sur le grain des mots.


    Montpellier 18 avril 2015

     

     Poèmes *5*

     

    Dans le langage voilé des livres


    Dans le langage voilé des livres, l’alchimie des mots déchirent les ombres
    Pour cueillir les phrases dorées célébrant le haut savoir.
    Au fond du jardin silencieux, les fleurs printanières s’ouvrent
    Sous la lente caresse du vent venu d’au-delà des collines.

    J’ai vu dans le regard du faiseur de temps, les rides s’élargir
    Dans le tumulte des longues nuits où tous les tourments
    Se retrouvent au carrefour d’un théâtre brouillon.
    Où les mots jonglent dans des figures acrobatiques invraisemblables.

    La peur traîne dans un long couloir peuplé de tableaux archaïques.
    Elle porte une étrange robe noire et des souliers crochus.
    Tout parle d’une histoire hors du temps où les épisodes
    Suivent un cheminement parmi les enluminures et les sombres cloîtres.

    Les branches des saules effleurent l’onde. Elles viennent bercer les rives
    Au gré des murmures de la nature qui s’allongent sous les ombres dansantes.
    Promenade dans l’univers secret des mystères tracés sous la pleine lune
    Et les signes étranges qui peuplent des cercles de pierre.

    Sur l’autel recouvert d’une nappe blanche, le calice et le ciboire
    Après le credo et le confiteor préparent la communion
    Dans l’union d’un Notre Père comme une supplique
    Lancée dans l’élévation qui embrase les vitraux et la parfaite rosace.

    Sur le parvis où les nobles pensées s’échangent comme dans de pacifique moment de vie,
    Les voix empruntent un nouveau langage avec quelques hésitations.
    Une sorte de procession prend naissance pour faire oublier
    Les épîtres qui sermonnent les faces cachées et les regards frileux.

    Je marche dans le damier journalier où le soleil projette sans aucune retenue
    Des jets de lumière pour troubler les élans dévoreurs d’espace
    Où s’agglutinent les tableaux familiers dans une bibliothèque pleine d’anticipation.
    Le chant seulement répond dans les phases intimes de l’inattendu moi profond.

    Paris Jardin des Plantes 25 avril 2015

     

    Poèmes *5*

     

     

     

     


    Les mains de Notre-Dame de Bon Secours
    A Ma mère,

     20 août 1915, c’est le jour de mon anniversaire : j’ai 20 ans- 

    Je suis toujours en enfer sur la côte 304 près de Verdun.
    Mère tu ne dois pas croire ce que disent les journaux et les radios.
    Ils sont nombreux les soldats qui tombent face contre terre
    Dans l’herbe chaude de l’été. On dirait par endroit un champ de coquelicots.
    Il y a des mouches partout. Les visages des morts sont teintés d’effroi.

    Ce matin un obus est tombé près de moi, j’ai été en partie couvert de terre.
    Mon camarade tirailleur sénégalais a disparu sous l’explosion.
    Sur le bord du trou j’ai retrouvé ses doigts bien alignés
    Mais au fond du trou c’était de la chair à pâtée d’homme.
    J’ai ramassé ses doigts pour sa veuve qui l’attend du côté de la Casamance.
    On continue sans arrêt à tirer des obus. Je porte les mains à mes oreilles.

    Parfois on trouve le mot pour rire, même au milieu des cadavres
    Et dans le râle des mourants, avant de monter à l’assaut de la tranchée ennemie.
    Je cours au milieu des gerbes de feu et des miaulements de balles.
    Mère je ne trouve plus les mots pour décrire les images qui se bousculent dans ma tête.
    Je suis un miraculé mais je n’ai pas le temps d’écrire des mots d’amour
    Parce que le chant des douleurs plane longuement sur les barbelés.

    Je n’ai plus peur maintenant que je suis gavé de gnôle.
    Seulement il y a davantage de bruit dans ma tête.
    J’ai arrêté de prier le bon dieu parce que tout simplement je suis déjà en enfer.
    Le feu est partout et la mort fait sans cesse sa récolte.
    Mère je te parle franchement parce qu’il faut dire que la guerre est terrible
    Et puis tu m’as toujours enseigné à dire la vérité.

    Mère malgré tout je sais que tu iras à la Chapelle de Bon Secours
    Prier Notre Dame en récitant un chapelet et prononcer des paroles d’amour.
    Tes mains se joindront longtemps et s’élèveront vers le beau vitrail
    Où le soleil entre en flots dans un étalement lumineux.
    Mère je veux te dire combien je t’aime. J’ai écrit dans un coin de la tranchée
    Ton prénom à l’aide d’une douille encore brûlante.


    Chapelle Saint-Martin 17 mai 2015

     

     Poèmes *5*

     


    Il y a les teinturiers de la lune


    Dans le soir qui s’annonce déjà les pensées secrètes prennent rang
    Pour entrer dans les longs couloirs de la nuit.
    Tout partage n’est qu’une solitude aux portes de corne et de brume.
    Il y a les teinturiers de la lune qui cherchent l’élixir d’éternité.

    L’arrivée du jour avec ses bruits familiers libère les angoisses nocturnes.
    Les heures s’emplissent de cris joyeux.
    Dans le ciel les nuages transportent dans un défilé éphémère,
    Des portraits avant-coureurs sous les souffles de vent semeurs de palabres.

    J’ai tendu mes mains à mes frères d’Afrique, d’Asie, d’Amérique
    Mais elles se sont vite recouvertes de sang.
    J’ai tendu mes mains à mes sœurs d’Afrique, d’Asie, d’Amérique
    Elles ont recueilli que des pleurs et des douloureux récits de viol.

    Le monde se maquille de servitude et dresse des barbelés.
    Chant du monde fou sur les trottoirs du crépuscule.
    Il y a la danse du diable et le chien qui rit sous un ciel de cendres.
    Les visages tuméfiés portent des douloureux secrets.

    J’ai longé dans des villes silencieuses des longs couloirs bordés
    De chambres où il n’y avait personne à l’intérieur.
    Pas d’objets sur les étagères, ni de penderie colorée.
    Aux murs quelques dessins habillent des mots trop vite abrégés.

    Etrange musique que celle qui émane d’un cœur blessé
    Après une lecture d’une lettre où les phrases paraphent un adieu.
    L’écriture scie le souvenir dans une encre dilatée.
    Les larmes finissent par s’étaler dans un lamento madrigal.

    Parmi les chemins lunaires, les voix traduisent des incantations
    Aux sources des bruits lointains et des étranges échos
    Qui raisonnent sur les pierres rondes et sur les bordures des falaises.
    Les traces sont là. Elles témoignent de la pesanteur du chant.

     Chapelle Saint-Martin 26 mai 2015

     

     Poèmes *5*

      

    Je viens de quitter un horizon enténébré


    Je viens de quitter un horizon enténébré en compagnie des cris stridents
    Des oiseaux marins pour retrouver après quelques courses désordonnées
    Les solitudes calmes des régions inconnues de la mer sous une nouvelle lune.
    Je ne regarde plus en arrière et je n’écoute plus le clapotis.

    Du domaine des murmures jusqu’aux sentiers de l’exil,
    Le beau temps se situe entre la neige noire et les folles espérances.
    Toute personne qui tombe a des ailes quel que soit le chemin des falaises.
    L’art de la fugue s’élève parmi la transparence et les miroitements.

    Le soleil qui décline laisse entendre le discours d’un arbre sur la fragilité des hommes.
    La brise module l’ombre et les douces sonorités dans le flot des odeurs.
    L’inconnu est là à la pointe de l’aube parmi les voiles blanches
    Dans l’attente du verdissement des paroles et des lauriers roses.

     Montpellier 24 août 2015

    Poèmes *5*

     

     

     La solitude est là


    La solitude est là avec son carnet de bord et ses grandes majuscules parfois délavées.
    Un regard qui balaye l’horizon et qui cherche l’âme obscure parmi la canopée.
    Toute couleur nuance l’intensité du Verbe. Elle trace les bordures du temps retrouvé.
    Elle affiche souvent les rendez-vous avortés et les rires complices.

    La solitude quand elle côtoie la nature elle vous imprègne de ses métamorphoses
    Qui appartiennent à l’élémentaire, aux forces telluriques et au règne sauvage.
    Tout souvenir se fait testamentaire sur les ondes murmurantes d’un passé reculé.
    Elle se fait porteuse de messages des mondes antérieurs et des lointaines rumeurs.

    La solitude aussi s’abreuve de la terre nourricière et de la science du beau.
    Elle vous guide vers le courant naturel des choses et les nervures de notre musique intérieure.
    Elle s’ouvre aux saisons dans l’écume infinie qui attend la nuit et ses ombres.
    Elle tente de recoudre les blessures de la mémoire sur la crête naissante du jour.

    La solitude se fait l’écho du tumulte des eaux argileuses parmi les heures étoilées.
    Elle absorbe avec des blancs mouchoirs des légères traces de sueur.
    Elle vous invite à boire la rosée lactescente des matins vaporeux
    Et à écouter les vents contraires qui se croisent dans des ciels enrubannés de soie.

    La solitude hume les odeurs des lieux oubliés et des papiers égarés.
    Elle nous parle des nourritures frugales fécondes et des images intimes
    En caressant les broderies secrètes qui enluminent les bontés de la vie.
    Elle nomadise dans les corolles et les étreintes du temps.

     Saint-Mathieu de Tréviers 4 octobre 2015

    Poèmes *5*

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Salle Pétrarque*poèmes*2*

     

    Salle Pétrarque* poèmes 2017

     

       

    Salle Pétrarque* poèmes 2017

    Salle Pétrarque

     de 18 h. à 21 h. * Entrée Libre

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    Salle Pétrarque

     

    Salle Pétrarque* poèmes 2017

    Salle Pétrarque* poèmes 2017

     

    Quelques poèmes lus dans la soirée du jeudi 9 février 2017

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    Salle Pétrarque*poèmes*2*

     

    Bocage mouillé

    Marais languissant

    Brumes levées

    Des matins lancinants

    Regrets

    Devant les pelles affutées

    Visiteur indiscret

    Surprend l’invisible

    Temps ralenti

    Au fil des chemins d’eau

    O marais de l’enfance

    Suspendus

    Aux bribes de l’indifférence

    Reconnaître la terre

    Nourriture de l’âme

    Plonger dans la beauté

    Du silence

     Et de la mémoire

     Mireille REYRE

    Salle Pétrarque*poèmes*2* 

     

    Monsieur FIDELIO

    L’amour, en ce jour finissant,
    A pris la forme de la nuit,
    Fantôme gris sous les rayons de lune,
    Sa cravate zébrant l’air d’un éclair rouge.
    Dans le halo des réverbères
    Il avance, courbé par le souffle de l’hiver,
    Cheveux et moustache en bataille,
    Un bouquet sous le bras,
    De quoi a-t-il l’air ?
    Il hésite à avancer :
    Dans sa redingote givrée,
    Peut-il se présenter ?
    Son pas sur le gravier
    Qui crisse d’émoi.
    La sonnette réveillée
    Qui tintinnabule
    Dans le grand silence du soir
    D’une Saint-Valentin.
    Un cœur qui bat, qui bat, qui bat.
    Sur le palier, une porte s’ouvre, se referme.
    C’est la voisine qui reçoit.
    Alors Monsieur Fidélio sort de sa réserve,
    A pas feutrés, vers son destin,
    Servi sur fond de dentelle et porcelaine.
    Monsieur Fidélio savoure,
    Longuement, un mets des plus fins,
    Puis s’étire et repart vers son coussin.
    Au petit matin, à l’aube d’un jour
    Qui meurt avant de naître,
    Dans les lambeaux de brouillard
    Effilochés au long des rues, au coin des fenêtres,
    Les voisins se sont disputés.
    Chacun est reparti de son côté.
    Monsieur Fidélio, par le bruit réveillé,
    Baille puis ronronne,
    Plissant les paupières de bonheur
    Sur la sérénité de sa vie :
    Il n’a jamais eu qu’une seule maîtresse.

    Claudette BASSET

      Salle Pétrarque*poèmes*2*

     

    Où es-tu liberté, où es-tu ?

    Sur notre vieille terre, depuis son origine,

    Tous les êtres humains ont prononcé ton nom.

    Beaucoup d’entre eux pourtant, bien plus qu’on l’imagine,

    N’auront jamais connu que les murs des prisons.

     

    Pour le mineur de fond, cet enterré vivant,

    La liberté était un rivage inconnu.

    Quand il sortait du trou il avait cinquante ans,

    Et la mort l’attendait, rendez-vous convenu.

     

    La vie sans liberté a un nom : l’esclavage.

    On a vendu des femmes, on a vendu des hommes :

    On en fixait le prix en fonction de leur âge.

    On les livrait aux lions aux jeux du cirque à Rome.

     

    Le pouvoir et l’argent sont ses pires ennemis.

    Pour le luxe d’un seul, combien courbent le dos ?

    Pendant que sur la scène paradent les nantis,

    La liberté étouffe derrière le rideau.

     

    Ces femmes que l’on viole et qui prennent des coups

    Pour assouvir les mœurs de détraqués pervers,

    Où est leur liberté quand elles tremblent debout,

    Contraintes de subir les morsures de l’hiver.

     

    La liberté parfois pourrait bien être un leurre.

    Le marin solitaire qui affronte les flots

    A connu peu de joies et beaucoup de malheurs,

    Et souvent quand il rentre sa femme est en sanglots.

     

    Il est libre pourtant et assume son choix.

    Les mouettes l’accompagnent en escorte fidèle,

    Et quand ils sont au large il est un peu leur roi.

    Il a ce privilège de vivre sans tutelle.

     

    On pense l’oiseau libre simplement parce qu’il vole.

    Il est vrai qu’il est libre d’aller et de venir,

    Mais le chasseur toujours le dérange et l’affole.

    Deux coups de fusil claquent, son vol vient de finir.

     

    Bartholdi à New-York a sculpté sa statue,

    Symbole américain, phare du continent.

    Mais cette liberté les indiens l’ont perdue,

    Et en Arizona ne court plus que le vent.

     

    Dans les villes françaises elle a ses Avenues,

    De larges esplanades traversant les cités.

    Et souvent sur les tombes du soldat inconnu

    On a gravé son nom pour la postérité.

    Les tyrans, les despotes, les rois, les dictateurs,

    Et tous les assassins de notre liberté

    Etranglent les idées et les consciences pleurent.

    Les forçats ont toujours un boulet à leur pied.

     

    C’est pour la liberté, aux heures noires de l’histoire,

    Qu’on a pris les fusils au mépris du danger.

    Défendre la patrie, conserver les mémoires,

    C’est refuser de vendre son âme à l’étranger.

     

    On aime regarder musarder les saisons.

    Et quand la liberté le soir nous interpelle

    Dans les soleils couchant rougissant l’horizon,

    C’est pour qu’on n’oublie pas le sang versé pour elle.

     

    Aujourd’hui on est libres, mais qui sait si demain

    Nous n’allons pas changer de civilisation,

    Perdre nos libertés sur le bord du chemin

    Et partir vers l’exil pour fuir la soumission.

     

    La liberté enfin ce n’est pas l’anarchie ;

    Il faut la protéger contre les mauvais coups.

    Et c’est bien pour cela que dans la bergerie

    Il ne faut surtout pas laisser entre les loups.

     

    Toutes les libertés doivent être prudents,

    Mais la plus menacée est celle d’expression.

    Dire la vérité très souvent mécontente

    Ceux que cela dérange aux plus hautes fonctions.

     

    L’histoire nous a prouvé et le montre aujourd’hui,

    Que trop de liberté n’est pas la solution.

    Sans loi pour l’encadrer, dans le respect d’autrui,

    La vie deviendrait vite une hallucination.

     

    A force de tirer sur la corde sensible

    On oublie ses devoirs et les ailes on se brûle.

    Pour avoir toujours cru qu’elle était invincible

    La liberté souvent connaît son crépuscule.

     

    Liberté, liberté, ainsi tourne la ronde ;

    Et toi tu es battue, tu es écartelée.

    Si tu savais attendre que les morts te répondent,

    Tu serais à jamais derrière les barbelés.

     

    Lorsqu’arrive l’automne dans les premières brumes,

    Quand les traîne-misère s’approchent des églises,

    Quand le poète a peur et fait taire sa plume,

    La liberté est morte et le monde agonise.

    Jacques BASSET

     

    Salle Pétrarque*poèmes*2*

     

    La matrice


    Si la nuit étoilée pouvait arracher l'abysse pour déterrer l'obscurité et rejeter les maux brûlants sur des terres lointaines,
    Si la mer déchaînée pouvait emporter ce que le vent aspire de mes désirs maudits,
    Si les embruns pouvaient embaumer les morts avec des notes sucrées et des rires incessants,
    Si la houle enfiévrée voulait s'élever au-dessus des falaises pour arracher le ciel et tout son univers bleu,
    Si les non-dits déliaient leur langue un matin d'hiver sous la neige blafarde,
    Si la misère oubliait son refrain et que les guerres mourraient laissant les cicatrices du monde en paix,
    Si les corps disparus pouvaient encore s'étreindre à nuit tombée et sur la stèle éternelle,
    Si le silence pouvait hurler son désespoir, ses désaccords et que la révolte le faisait taire...
    &&&&&&&
    Si l'étang doré se mettait à chanter sous la pluie et sur mes larmes cachées,
    Si la stalactite pouvait échapper à la froideur figée sans pour autant en perdre sa grâce,
    Si l'adonis savait que la nuit n'est autre que la face cachée du jour,
    Si le mystère était peint sur un mur et que les passants lui tournaient le dos,
    Si l’abîme ouvrait des portes qui mènent à rien et que ce rien serait la vie,
    Si la chrysalide pouvait éloigner l'ennui en déployant ses ailes,
    Si la poésie pansait le monde y déversant sa beauté en soupirs alanguis,
    Si la clepsydre pouvait aspirer l'eau de la terre pour retenir le temps...
    &&&&&&&
    Si le bonheur s'alimentait à chaque soupir et sur chaque visage qui se déride,
    Si nos sourires s'arrachaient aux maux jadis suspendus et s'étendaient sur un chemin nouveau,
    Si le soleil parlait à la nuit, contant ses baisers brûlants qu'il aspire, sous la courbe lunaire,
    Si l'alchimie était une science inéluctable du reflet de mes yeux dans les tiens,
    Si le vent caressait la moiteur du désir pour y cueillir des fleurs secrètes,
    Si nos corps alimentaient le feu d'une cheminée particulière,
    Si la matrice s'ouvrait au nouveau monde sous la blancheur lactée...
    &&&&&&&
    Et si le crépuscule dessinait ton visage,
    alors, j'aspirerais l'océan de tes yeux,
    je laisserais la danse électrisante nous emporter
    dans un tourbillon abyssal
    où nos corps se délectent
    de sèves enivrantes.

    Virginia Blanco

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Salle Pétrarque*poèmes*2*

    1914

    La guerre de quatorze ! Il demeurait muet,
    Aussi j’ai longtemps cru qu’il ne l’avait pas faite !
    Aux lois de sa patrie il a payé sa dette,
    Mais tant de disparus, cela le remuait.

    Il ne supportait pas qu’on l’appelle la grande,
    Et il était honteux d’en être revenu
    Alors qu’à Douaumont l’espoir était ténu.
    Combien ont-ils laissé leur printemps en offrande ?

    Combien de sacrifiés, victimes du canon
    Dont le feu s’écrasait comme dans un déluge ?
    De l’effroi du carnage il pouvait être juge
    Recevant les blessés en modeste chaînon.

    Quand les obus tombaient, dans une pluie épaisse,
    Service de santé, il était loin du front.
    Parler des disparus lui semblait un affront,
    Eux seuls avaient fait don de leur prime jeunesse.

    Ne pouvant partager ce qu’il avait vécu,
    Il portait cette plaie au creux de sa mémoire.
    Il était le tombeau de la sinistre histoire
    Sans montrer de rancœur pour l’ennemi vaincu.

    Au fond d’un vieux tiroir, dans une vieille armoire
    Un jour j’ai découvert les photos d’un poilu
    A la moustache fière. Il n’a jamais voulu
    Qu’un récit du vécu paraisse dérisoire.

    Remplissant son devoir comme tout bon soldat
    Il posait fièrement devant son ambulance,
    Mais à ses yeux du moins cela valait silence,
    D’autant qu’il était loin d’un poste de combat.

    La guerre de quatorze, il ne l’avait pas faite
    Du moins je le croyais, il n’en parlait jamais !
    Il en avait trop vu, convaincu désormais
    Que toujours la victoire est près de la défaite.


    Bernard POULLAIN

     

     

    FARANDOLE

    La vie est à cueillir dans la beauté du temps,
    Sachons trouver la perle au creux de nos instants !

    Les fleurs étaient pour moi des tâches aux couleurs multiples sur le tapis vert des prés.
    J’ai voulu les apprivoiser, m’en faire des amis.
    C’est simple de se faire des amis, il suffit d’appeler chacun par son nom.
    Cela suffit.

    La campagne au printemps est un vibrant mystère
    Quand d’un sol écrasé aux froidures d’hiver
    Surgit un arc-en-ciel qui recouvre la terre
    De milliers de couleurs sur un grand tapis vert.

    Chaque fleur est un hymne au réveil de la vie,
    Tout se métamorphose imperceptiblement.
    Jusqu’au bout de nos sens pétille notre envie,
    On ne voit rien grandir, tout pousse doucement.

    Dès que la neige fond perce la primevère,
    Dans la discrétion elle est premier jalon
    Sur la terre assoupie après un froid sévère
    Du défilé sans fin égayant le vallon.

    Dès les frimas de mars, les magnolias précoces,
    Rappelant un passé qui revient pas à pas,
    Sur leurs bras dénudés posent leurs grands calices.
    Les sous-bois éblouis exposent leurs appâts.

    Instants de pure extase au jour qui s’illumine,
    Un air de renouveau suit le gel hivernal,
    Un doux ravissement au fond de soi culmine
    Face à l’explosion du sursaut germinal.

    Le forsythia jauni de flèches flamboyantes
    Emerge des buissons surpris de son éclat
    Eclipsant le soleil aux ardeurs hésitantes.
    Janvier est achevé, le printemps presque là !

    Sous l’ample voute mauve aux grappes élancées
    Sculptées sur le fond clair d’un ciel enfin bleuté,
    Distillant son parfum de senteurs enlacées
    Ce rêve de glycine est promesse d’été.

    Puis vient le cerisier dont les frêles pétales
    Tremblent au moindre vent. Leur sublime blancheur
    Se disperse aussitôt sous le fouet des rafales,
    Car aux ides de mars perdure la fraicheur.
    La rose est sans pourquoi dans sa magnificence,
    N’ayant rien à donner, si ce n’est sa splendeur
    Elle étonne toujours par sa belle élégance,
    Fière de sa beauté sans aucune pudeur.

    Si belle es-tu la rose, inattendu mirage,
    Ignorant qui tu es dans ta perversité,
    Caresse de velours que l’amour donne en gage,
    Epine torturant le galant dépité ?

    Les cloches dans les bois sonnent à la volée,
    Pour ce regain vital le grain meurt, fatigué.
    La campagne renait, de blanc auréolée.
    Vive le premier Mai ! On cueille le muguet !

    Les genêts buissonnants à la tige effilée
    S’ornent de gros bourdons préparant leur envol. Leur carène dorée à l’apparence ailée,
    Attire un papillon dansant d’un désir fol.

    « Forget me not ! » Dit le myosotis frêle,
    « Ne m’oubliez pas ! » Au cœur des éboulis
    Discret mais flamboyant, son bleu nous interpelle
    Bien plus que l’arrogance élégante du lys !

    Sur le haut d’une tige à l’allure assurée
    Oh ! Toi fleur des rochers dont j’ignore le nom
    Peut-être serais-tu la belle centaurée ?
    Sans doute ta beauté vaut plus que ton renom.

    Le discret bouton d’or et la gentiane amère,
    L’orgueilleux asphodèle et les rhododendrons,
    Chacun de ces bouquets est plaisir éphémère
    Envahissant les prés en joyeux escadrons.

    Puis le soleil brûlant épuise la nature,
    Le fruit est récolté, l’épi fournit le grain,
    La palette des tons alors se dénature,
    L’on sent au fond de soi monter comme un chagrin.

    Le colchique plaintif, ose à peine paraître,
    Annonçant les frimas aux chaleurs d’un été
    S’amoindrissant déjà. Ne serait-il pas traître
    Brisant l’illusion d’un temps d’éternité ?

    Le mistral tournoyant arrache chaque feuille,
    Dont le feu des couleurs, combat désespéré
    Est annonciateur d’un cycle qui s’endeuille.
    Elles jonchent le sol en rythme accéléré.

    Provoquant au milieu de la bise affermie
    Le camélia sort sous le givre hiémal
    Alors au fil du jour la forêt endormie
    Ecoute du pivert le toc-toc infernal.

    Ephémère regain, chaque beauté s’éclipse
    Après que d’être née. Une autre renaitra
    Complétant le cortège, éternité d’un cycle,
    Chaque espèce fait don d’un habit d’apparat.

    Cette suite sans fin par cette farandole
    Nous dit que toutefois du présent révolu
    Germera dans un an la nouvelle corolle,
    Renaîtra pour un temps, le bonheur absolu.

    Ce défilé charmeur s’égrène dans la boucle
    Des jours, semaines, mois. Alors rejaillira,
    Toujours renouvelé, cet éternel spectacle.
    Serais-je encore là quand le bourgeon viendra ?

    Homme toujours pressé pense au temps qui défile
    Chacun de ces bijoux est un cadeau de roi,
    Apprends à délaisser l’occupation futile
    Cultive en ton enclos le paradis en toi.

    Bernard POULLAIN

     

     

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