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de 18 h. à 21 h. * Entrée Libre
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Depuis novembre 2008
La délégation régionale de la Société des Poètes Français organise
le deuxième jeudi de chaque mois une soirée de poésieEn première partie :
Rencontre avec l'oeuvre d'un poète connu ou méconnu
En deuxième partie :
présentation d'un poète qui n'a pas encore publié ou qui vient de publier son premier livre
Dans chaque soirée Scène ouverte aux poètes qui souhaitent lire ou chanter leurs textes.*
Pour toute information : Christian MALAPLATE délégué régional
– téléphone 0681076141 Christian.malaplate@wanadoo.frSi vous désirez connaître les thèmes choisis en 2008/2010 et 2011/2012
Vous pouvez me les demandervous trouverez ci-dessous l'année en cours
pour les autres années 2008 à 2015, elles sont disponibles
sur simple demande
bonjour aux poètes et amis(es) de la poésie,
La délégation régionale Languedoc-Roussillon de la Société des Poètes Français
organise
une soirée de poésie de 18 h. 00 à 21 h. 00
Entrée Libre
Au programme :
Bonjour à toutes et à tous,
Vous êtes cordialement invité(e) à notre soirée de poésie :
Hommage à Jacques PREVERT Lumières d'homme
Christian Malaplate Délégué régional Languedoc-Roussillon
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Dans chaque soirée : scène ouverte aux poètes qui souhaitent lire ou chanter leurs textes.
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Pour tous renseignements : Téléphone 0681076141 christian.malaplate@wanadoo.fr(blog traces-de-lumiere.eklablog.fr)
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de 18 h. à 21 h. * Entrée Libre
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Quelques poèmes lus dans la soirée du jeudi 12 janvier 2017
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Aux enfants de la guerre
Qui souffrent sur cette terre
Pour que cessent les canons
Je pleure cette chansonEnfant de la Palestine
Vos champs sont peuplés de mines
Enfants de Syrie sans vie
Vos camps sont à l’agonieMal à l’occidental
Mais qui mène le bal ?
Psychopathes et technocrates
Démoniaques en cravatesAux enfants sans père ni mère
Des massacres entre frères
Au Rwanda colonisé
Hutus Tutsis sacrifiés
Aux enfants victimes du sort
Pour quelques paillettes d’or
Morts dans l’enfer de la mine
Ne verront jamais les cimesMal à l’occidental
Mais qui mène le bal ?
Psychopathes et technocrates
Démoniaques en cravatesAux enfants objets de vices
Abusés de mille sévices
Taiwan, Népal, Brésil, Vietnam,
Voleurs violeurs sans âmes
Dans les corps et dans les cœurs
Sèment l’horreur et la terreur
N’ont ni peur ni rancœur
Sont des oiseaux de malheurMal à l’occidental
Mais qui mène le bal ?
Psychopathes et technocrates
Démoniaques en cravatesAux enfants qui sont les rois
Ne connaissent ni faim ni froid
Quelques vers vers la lumière
Et des prières pour leurs frèresNotre monde est odieux
Que sont devenus nos dieux ?
La vague brune nous menace
Les bannis arrivent en masseBal à l’occidental
Mais qui sème le mal ?
Pathétiques histériques
Sous les bombes les maléfiquesSimone RIVIER
La pendule …
S’est arrêtée ce 6 janvier
la pendule de ta maison
Te souviens-tu de mes chansons ?
Toi qui aimais les beaux rosiers
Et souriais aux premiers jours
Où la rosée printanière
Parfumait primesautière
Les fleurs d’un jour, les fleurs d’amour
Sous la gelée, l’abricotier
Ne donnera plus de nectar
Le soleil a pris du retard
Et se meure le cerisierJe me souviens de tes folles rimes
De tes yeux vifs et tes mains fines
Ondulant sur la douce argile
Funambule, pitre et mime
Tel un poète circassien
Jouant de tout en temps de guerre
Au bout de la nuit la lumière
Le feu du potier vallaurienTe souviens-tu de ces années
Amis artistes surréalistes
Sur la scène Picasso : le mythe !
Tu attendais la renommée
Les passionnés l’ont exprimé
En fulgurances artistiques
Volcaniques paroxystiques
A l’ombre des cendres enterréesJe me souviens de mon enfance
Rue Subreville, rue Clémenceau
tes céramiques en petits pots
Baie des anges, les vagues dansent
sur la promenade des Anglais
Nice étincelle sur les toiles
Dufy, Matisse et Chagall
Avec génie l’ont tant aiméTe souviens-tu de ce jardin
Inspiré du « Douanier Rousseau »
Pommes, noisettes et arbrisseaux
Les bords de Loire et ses bons vins
L’atelier du 150 !
Rue George Sand et les Prébendes
Ronsard Balzac et leur Big Band !
Rabelais gargantuesque !J’ me souviens plus si c’était toi
Un mirage ? un rêve ? Une voix ?
Le vent du désert a soufflé :
« La vie commence tous les jours »
Alors cueillons les fleurs « amour »
La rose des sables ne meure jamais !Simone RIVIER
Métamorphose
Le matin clair tintinnabulait aux volets clos.
La fauvette lançait son appel adoucir les durs travaux.
Alors Paolo jouait de la flûte traversière
Sur cette note première.
Magicien aux mains nues, il s’en allait sous la nue
Essaimer le sourire du monde
En voiles mauves chassant les vents contraires.
La montagne étincelait d’azur, l’océan se faisait émeraude,
Toute forme devenait joie
Quand Paolo jouait.
La jacquette de travers,
Il prenait la tristesse à l’envers.
Et son rire en trombe,
Désamorçait les bombes,
Pétrifiait le fanatique,
Arrêtait une seconde le malheur de l’humanité.
Son nez tout en haut d’une tour hallucinée
Brillait dans la tempête comme un phare obstiné,
Ramener un peu de sérénité.
Un autre monde s’éveillait
Quand Paolo riait.
Funambule sur le fil de la vie,
Il entamait la partition suspendue,
Chantait l’espoir
Retrouver la terre perdue
Au bord du gouffre ou de l’abîme.
On retenait son souffle de peur qu’il ne s’y jette,
Repartait en vocalises et pirouettes,
Effaçait les larmes sur le buvard des confetti
On voyait s’éclairer un astre de vie
Quand Paolo chantait.
Sous son parapluie de facéties,
Surprenait la planète aux mille facettes,
Ciels tournants, ciels changeants
Alors Paolo dansait
Sur cette terre millénaire, chaussée de fragilité.
Son panache ralliait quelque paix éphémère
Sur les chemins de l’exode.
On se sentait heureux :
Plus de barrière, plus de frontière
Quand Paolo dansait.
Il marchait la tête en l’air,
Entendait les nuages chuchoter
Des rêves qui lui, étaient chers,
Roulait des pensées bien douces
En laissant ses pas sur le sable ou la mousse
Pèlerin en voyage sur les routes primitives
Aux dentelles de pierres et menhirs,
Il versait la foi, l’amour et l’amitié en élixir :
Croix du Sud, étoile du Nord,
Une ère nouvelle pour la faune et la flore,
La savane rendue aux éléphants, la banquise aux ours blancs.
Ô projets simples et vermeils,
Eclos dans la salsepareille !
On attrapait les paillons de l’illusion
Aux braises du crépuscule
Quand Paolo rêvait.La nuit qui arrivait à pas feutrés
Ensevelit tout ce que le jour
Avait fait naître de féerie.
Seul le chant mélodieux de la fauvette berçait les rêves enfouis.La lune était d’argent
Et brillait au-dessus des toits.Claudette BASSET
2 poèmes de Jacques BASSET
1-Espoir et désespoir
2-Le café de la gare
ESPOIR ET DESESPOIR
A vingt ans nous sommes partis.
On ne se posait pas de questions.
C’était la guerre en Algérie ;
Aux frontières tonnaient les canons.Comme toujours dans ces cas-là
On protégeait les pistonnés.
On planquait les fils à papa,
Ces aristos modernisés.Nous, nous étions des appelés
A qui l’on prenait la jeunesse.
Des modestes, des ouvriers.
Dans nos familles de princesse.Un matin nous sommes sortis
Des cales puantes d’un bateau.
On avait beau être avertis
On a retenu un sanglot.Nous étions le dernier espoir
Des français du Constantinois.
Nous allions faire notre devoir,
C’était la France aussi là-bas.Je me souviens de ce lundi
Où patrouillant dans Tébessa,
Une jeune fille m’a dit :
«-Je vous en prie ne partez pas ».Je l’ai regardée s’éloigner
Vars la porte Caracalla.
Elle était belle comme l’été
De mil neuf cent cinquante-trois.Cette jeune fille aujourd’hui
Elle pourrait vivre à Montpellier ;
Ce sont les hasards de la vie,
Dans la rue des Escarceliers.L’espoir, nous en avions besoin ;
Il nous aidait à avancer.
Il nous rappelait que demain
D’autres viendraient nous remplacer.L’espoir, quand nous étions au feu,
Nous faisait supporter l’exil.
Nous appelions de tous nos vœux
Le retour à la vie civile.Plus de deux ans dans le djebel,
Ça nous avait rendus sauvages.
Nous ne lavions plus nos gamelles,
La barbe mangeait nos visages.Vingt-huit mois se sont écoulés,
Nous étions au bout de la route.
Mais au moment de traverser
L’espoir laissait la place au doute.Est-ce que nous allions retrouver
Les fiancées de nos seize ans ?
Celles que nous faisions danser
Quand nous étions adolescents.Nous n’avons jamais eu de lettres
Et l’on ressurgi du néant.
L’enfance est morte à la fenêtre
Tandis que passaient les printemps.On allait rentrer, c’était l’heure.
La fin d’une terrible histoire,
Gravée au fond de notre cœur
Et à jamais dans nos mémoires.L’espoir venait de s’envoler,
Laissant la place au désespoir.
Sur les Aurès enneigés
Jamais la nuit ne fut si noire.A Constantine il pleuvait,
La brume couvrait Tébessa.
Une petite fille pleurait,
Bône devenait Annaba.Pour nous la vie recommençait
Avec un temps de décalage.
Eux l’exode les emmenait,
L’espoir perdu dans leurs bagages.
Ils étaient nés sur cette terre.
Aujourd’hui il faut qu’ils la quittent.
Et leurs morts dans les cimetières
N’auront plus jamais de visites.Espoir, espoir, espoir toujours.
Espoir d’une guérison.
Espoir d’une paix, espoir d’amour.
Espoir d’une réconciliation.L’espoir fait vivre à ce qu’on dit :
Mais le temps passé est perdu.
Un jour viendra la nostalgie,
Quand l’espérance aura vécu.Les anciens soldats d’Algérie
Finissent maintenant leur vie.
Les déracinés de jadis
Ne seront jamais repartis.
Jacques BASSETLe café de la gare
J’en ai passé des heures au café de la gare.
C’était l’adolescence et le temps des copains.
L’école terminée, tous les vendredis soirs,
A dix-neuf heures trente on descendait du train.On sortait sur la place, que l’on traversait.
C’était bien entendu la place de la gare.
Derrière son comptoir Jean-Pierre nous attendait,
Les trains à cette époque n’avaient pas de retard.Yvonne et Andrée, les deux jolies serveuses,
Venaient nous embrasser tout naturellement.
De nous voir revenus ça les rendait heureuses.
On se sentait chez nous dans l’établissement.Pour arriver ici en venant du village
Il fallait emprunter l’Avenue de la gare,
Passer devant la Poste et devant le garage,
Puis contourner l’hôtel, l’hôtel de la gare.La gare, avec l’école, la mairie et l’église,
C’est le poumon par où respirait la cité.
Sur les voies de triage les trains de marchandises,
Soutenaient sans faiblir toute l’activité.Le passage à niveau en baissant ses barrières
Annonçait le passage où l’arrivée d’un train.
Au café de la gare à chaque fois Jean-Pierre
Approchait du comptoir quelques litres de vin.Au café de la gare le samedi matin,
Devant un verre de blanc on lisait le journal.
On commentait la vie et les infos du coin,
On cherchait pour le soir où l’on irait au bal.Tous les dimanches soirs, de l’automne au printemps,
Avant que minuit sonne et qu’on se sépare,
En revenant du stade ou du déplacement
On refaisait les matches au café de la gare.Les années ont passé en n’épargnant personne.
Au café de la gare un jour j’ai eu vingt ans.
J’ai embrassé Andrée, j’ai vu pleurer Yvonne,
Le train m’emmené sans faire de sentiments.Je me suis retrouvé dedans une autre gare.
Son nom était Saint-Charles, on était à Marseille.
Le port n’était pas loin, on distinguait son phare.
On a pris le bateau tel un essaim d’abeille.Comme les appelés de ma génération
J’ai brûlé ma jeunesse sous les éclats d’obus.
Je suis devenu homme sans y faire attention,
Et tout avait changé quand je suis revenu.Le café de la gare avait été vendu.
Jean-Pierre était parti, Andrée s’était mariée,
Toute trace d’Yvonne avait été perdue
Et les anciens copains s’étaient éparpillés.Aujourd’hui du café il ne reste plus rien ;
Les volets sont fermés définitivement.
Les trains passent toujours, rendez-vous quotidiens ;
La gare existe encore, mais pour combien de temps ?Les gares ont une histoire et c’est souvent la nôtre.
Un train qui se présente, puis des portes qui s’ouvrent.
Quelque part sur le quai un cœur qui bat plus fort.
Une étreinte, des larmes et le train qui s’en va…Jacques BASSET
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